Les amphibiens de la forêt de Fontainebleau occupent une niche écologique dans les milieux humides. Cette famille comprend les grenouilles, les rainettes, les crapauds et les tritons. Mares, étangs et marais sont leurs lieux de prédilection ainsi que le milieu forestier.
Les groupes d’amphibiens
Anciennement appelé batraciens, leur famille se divise en 3 groupes, les Anoures, les Urodèles et une autre famille non représentée dans la région, les Gymnophiones. Les Anoures sont composés de grenouilles, de crapauds et de rainettes. Les Urodèles comprennent les tritons et salamandres. Quelles sont les espèces d’amphibiens peuplant la forêt de Fontainebleau et alentours ? Ce que vous allez découvrir est basé sur mes observations et recherches documentaires.
Grenouilles et crapauds de la forêt de Fontainebleau
Parmi les grenouilles, on distingue un premier groupe avec ce qu’on appelle communément « grenouille verte » qui comprend au moins 2 espèces que sont la grenouille de lessona et la grenouille rieuse. D’ailleurs, le terme grenouille verte est appliqué à l’hybridation résultante (Pelophylax esculenta) des 2 espèces. Viens ensuite, la grenouille rousse et la grenouille agile. Ces 2 amphibiens ont des similitudes d’apparences.
Les espèces de grenouilles
Donc, si nous résumons, il y a 4 espèces de grenouilles peuplant les trous d’eau, mares et étangs forestiers. Ces batraciens sont assez facilement observables dans les biotopes propices. Là où la présence de l’eau est permanente, cela constitue une bonne base de recherche.
- Grenouille de lessona (Pelophylax lessonae)
- Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus)
- Grenouille rousse (Rana temporaria)
- Grenouille agile (Rana dalmatina)
Les espèces de crapauds
De tous ces batraciens, les crapauds communs sont des habitués des sous-sols des maisons, ainsi que de très bons auxiliaires aux jardins. Mais la forêt de Fontainebleau abrite une population correcte de Bufo bufo. Quelques centaines de mètres autour des grandes mares forestières (comme la Mare aux Évées ou la mare aux Cerfs) sont des hauts lieux de rencontres nuptiales au printemps. Mais, la plus grande population de crapaud commun est concentrée au sud du massif près des étangs de Sorques.
La seconde espèce, le crapaud calamite est très localisé et donc rare. Les études de terrain effectuées montrent l’éparpillement des effectifs et donc une certaine fragilité. Par conséquent, on peut dire que ce petit crapaud avec une ligne jaune sur le dos a peu de chance d’être observé, malheureusement.
L’aire de répartition, en forêt de Fontainebleau, du crapaud accoucheur appelé communément alyte accoucheur est restreint à quelques communes du périmètre forestier comme Avon ou Samois sur Seine. Personnellement, je n’ai jamais rencontré cet amphibien spécial ! Même si localisation est réduite, je l’intègre volontiers à cette inventaire, car l’espèce est en périphérie de la forêt.
Le cas du sonneur à ventre jaune est celui d’un petit noyau isolé à la lisière sud de la forêt de Fontainebleau. Il n’est plus présent à l’intérieur du massif. Cet extraordinaire crapaud a été victime des chamboulements liés à l’exploitation de la forêt par l’homme et par des prélèvements. Cet amphibien mimétique porte pourtant la couleur du soleil sur son ventre. Avec la pupille en forme de cœur, c’est un de mes crapauds préférés.
Disparition pourrait être le mot clé touchant le pélodyte ponctué. Les études menées n’apportent pas pour l’instant de grands changements sur la recrudescence de cette espèce. Bien au contraire, la liste des biotopes favorables de type sable et eau en milieu ouvert restreint les possibilités d’installation. Donc, ce pourrait le dernier des Mohicans.
- Crapaud commun (Bufo bufo)
- Crapaud calamite (Epidalea calamita)
- Crapaud accoucheur ou Alyte accoucheur (Alytes obstetricans)
- Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata)
- Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus)
La rainette verte
En mars 2017, j’ai consacré un article sur ce blog à la rainette verte, car j’ai été subjugué par ce petit amphibien vert. À plusieurs reprises, j’ai entrepris des recherches de nuit pour localiser certaines populations. Cette entreprise a été couronnée de succès. Mais en ce qui concerne la présence de cette rainette en forêt de Fontainebleau, elle est devenue rare. Eh oui, ces petites bêtes ont besoin d’un milieu offrant des conditions de vie stable. Or des tas de facteurs extérieurs perturbent son existence même. Je me contenterai juste de vous dire qu’elle est dans la liste des batraciens ayant une histoire avec la forêt de Bière (ancien nom).
Tritons de la forêt de Fontainebleau
Les urodèles sont des amphibiens ayant 4 pattes et une longue queue. C’est ce qui définit ce classement dans cet ordre. Cette forêt de plaine accueille plusieurs espèces de tritons plus ou moins rares. Voyons ensemble lesquelles.
Les espèces de tritons
Le groupe de tritons comprend 4 espèces présentes sur le périmètre de Fontainebleau. Le triton ponctué est commun les mares forestières. Viens ensuite, le triton marbré moins fréquent et dépendant de zone à lande à bruyères avec une mare à proximité. Le triton crêté est présent dans les boisements de feuillus plus au nord du massif. Sinon, le triton palmé est le plus commun de tous. Il est visible dans les mares un peu partout en forêt et dans les vasques de platières.
Dans cet inventaire, je n’inclus pas le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris) que j’ai photographié et dont j’ai parlé dans un de mes articles, car il a été pris non loin de là. Mais n’étant une espèce inféodée à la forêt de Fontainebleau, je ne l’associe pas au reste de cette liste.
Dans la même veine, vous ne trouverez pas la salamandre tachetée parmi les urodèles de Fontainebleau. Pour voir ce qu’il en est, je vous invite à consulter l’article consacré.
- Triton ponctué (Lissotriton vulgaris)
- Triton marbré (Triturus marmoratus)
- Triton crêté (Triturus cristatus)
- Triton palmé (Lissotriton helveticus)
Amphibiens and Co
Vous l’aurez compris, quand on entreprend un inventaire de la petite faune comme celui-ci, il est fréquent de trouver des variations du nombre d’animaux selon les années. Mais globalement, la survie des amphibiens les plus rares est menacée pour un tas de raisons. Mal connue du grand public, cette biodiversité s’amenuise en silence, sans laisser de traces. Et c’est bien là le grand danger !
Je pense que montrer et faire connaître peut susciter l’attention de chacun. Conserver les habitats naturels est indispensable pour garder en vie ces petits prédateurs. Tous comme nous, il ont un rôle à jouer dans la nature. Le nôtre est de les protéger de l’extinction.