Les milieux humides de la forêt de Fontainebleau cachent de belles libellules. Ces odonates sont présents grâce à un certain nombre de mares formant des zones de continuité. Certaines espèces se déplacent loin des points d’eau. En fonction de l’environnement immédiat, de la proximité de lieux humides, de la végétation aquatique, de la richesse animale résidant dans les bassins, différentes espèces d’invertébrées se côtoient pour notre plus grand plaisir.
Si parfois quelques agrions volettent aux alentours de leurs lieux de vie, il m’arrive fréquemment d’observer de grandes libellules de la famille des Aeshnidae loin d’un trou d’eau. La diversité des libellules de la forêt de Fontainebleau est intéressante à étudier. Je m’y suis penché pour les inventorier à travers mes photos et surtout décrire les différentes espèces qui la fréquentent. D’ailleurs, si cela vous intéresse, visitez ma galerie photo libellules, Agrion et Demoiselles.
Liste des espèces de libellules
L’identification des odonates n’est pas toujours aisée pour les amateurs comme moi. Je pousse pour vous cette branche de l’entomologie pour découvrir quelles merveilles se cachent auprès des mares et étangs. Voici les noms des espèces que j’ai observés et photographiés.
Aeshnidae
- Anax napolitain (Anax parthenope)
- Æschne velue (Brachytron pratense)
- Æschne bleue (Aeshna cyanea)
Gomphidae
- Gomphe vulgaire (Gomphus vulgatissimus)
- Gomphe à pince (Gomphe à pinces)
Libellulidae
- Libellule écarlate (Crocothemis erythraea)
- Libellule à 4 tâches (Libellula quadrimaculata)
- Libellule fauve (Libellula fulva)
- Orthétrum réticulé (Orthetrum cancellatum)
- Libellule déprimée (Libellula depressa)
- Sympetrum strié (Sympetrum striolatum)
Lestidae
- Leste sauvage (Lestes barbarus)
- Leste verdoyant (Lestes virens)
Coenagrionidae
- Agrion à larges pattes (Platycnemis pennipes)
- Agrion élégant (Ischnura elegans)
- Naïade au corps vert (Erythromma viridulum)
Calopterygidae
- Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo)
- Caloptéryx éclatant (Calopteryx splendens)
L’observatoire des libellules d’Île-de-France
Recenser les odonates n’est pas simple, car ce travail mobilise une certaine présence sur le terrain durant une période donnée. Pour pallier cette difficulté, un espace collaboratif a été mis en place à travers un atlas pour Odonates de France. Le but est de centraliser les observations des libellules d’Île-de-France à l’aide de contributeurs volontaires réparties dans les départements de la petite et de la grande couronne.
Mes recherches sur la question du nombre d’espèces d’odonates m’ont permis d’avoir un aperçu de la richesse de la France métropolitaine en libellules. Voici donc un document édité par la Société française d’odonatologie à conserver précieusement. Maintenant, si vous voulez connaître le statut des libellules de la région parisienne en 2009, c’est-à-dire connaître leurs raretés, leurs populations, je vous propose un autre fichier à télécharger. Le nom de l’étude est « Liste et statuts des Odonates de la région Île-de-France ».
En resserrant le focus sur notre département, j’ai noté 59 espèces d’odonates en Seine-et-Marne. Je suis épaté de voir cette diversité, mais je suis réaliste. Certaines espèces sont isolées, voire très localisées. D’autres apparaissent suite au réchauffement climatique. Dans tous les cas, les mares et étangs sont des trésors à protéger pour permettre à cette petite faune de continuer de prospérer dans la campagne briarde.
LE SAVIEZ-VOUS ?
À l’ENS de Sorques, au sud de la forêt de Fontainebleau, il a été dénombré 31 espèces de libellules, dont 4 très rares.
N’est-il pas agréable d’être entouré de la vie sous toutes ces formes ? Voir voler ces as de la voltige est captivant. Arriver à les identifier est aussi gratifiant. Certains taxons se ressemblent et nécessitent un examen plus minutieux. J’ai beaucoup à apprendre des odonates de la forêt de Fontainebleau. Avec des photos sans nom, il y a encore quantité de sujets d’articles à réaliser.
Ainsi, connaître permet de mieux comprendre et par voie de conséquence de mieux défendre.
Coup d’œil sur les libellules
La présence de plusieurs espèces d’odonates au même endroit est indicateur de l’état du point d’eau (mares ou étangs). Ces insectes consomment des petits insectes volants comme des mouches ou des moustiques notamment. Elles régulent ainsi les populations de micro-insectes.
Et puis, amusez-vous à regarder de près une libellule, vous verrez par exemple des ailes solidement bâties pour supporter le poids du corps, mais aussi pour lui permettre des acrobaties aériennes sans pareil. Cette structure nervurée est non seulement robuste, mais également suffisamment souple pour accepter une légère déformation sous l’effet des changements de direction.
Les odonates ont de gros yeux performants capables de détecter en plein vol le passage d’un petit moustique. Munie de deux paires d’ailes, sa tête se termine par des mandibules destinées à manger les proies. Chez nous, c’est-à-dire en France, les plus rapides sont de la famille des Æschnes et Anax. Ce sont les plus grandes et peut-être aussi les plus spectaculaires. Elles sont capables d’exécuter un vol stationnaire devant vous, juste pour vous observer.
La vie d’une libellule se décompose en 2 phases, la phase aquatique et la phase aérienne. Selon les espèces, ces 2 parties peuvent prendre entre 1 an et plusieurs années entre la ponte et l’émergence de la larve et l’envol.
Conclusion
La liste que je vous propose est loin d’être complète, car elle résulte de mes observations personnelles au gré de mes sorties photo. Il est probable qu’au fil du temps mon inventaire des libellules m’apporte de nouvelles espèces. Toute remarque constructive sera la bienvenue.
Pour aller plus loin
Pour étendre vos connaissances sur les odonates, je vous propose de découvrir les espèces de libellules de Guyane française. Ce département d’outre-mer compte à lui seul 250 espèces et peut-être plus. Nous avons très peu d’études sur le sujet. Raison de plus pour y jeter un coup d’œil !