Abeille charpentière (Xylocopa violacea)

Abeille charpentière | Xylocope (Xylocopa violacea) | Hyménoptère noir

L’abeille charpentière (Xylocopa violacea) ou xylocope est une grosse abeille noire aux ailes bleues. Cet hyménoptère butineur ressemble à un gros bourdon. Cet insecte solitaire est commun dans les jardins d’Île-de-France. Impressionnante par grande taille avec un nom évocateur, elle mérite une présentation détaillée. Voyons son mode de vie.

Description de l’abeille charpentière

Unique en son genre dans la famille des Apidae, cette grosse abeille noire mesure entre 25 et 30 mm avec une envergure comprise entre 45 et 50 mm. L’aspect général est sombre. Tout son corps, ailes comprises a une teinte bleu nuit, voire violacé selon la réflexion de la lumière. Ses ailes sont bleu métallique.

 

Abeille charpentière | Xylope (Xylocopa violacea)

 

Alimentation | Nourriture

Cet insecte pollinisateur visite toute sorte de fleurs sauvages ou d’ornement pour peu qu’elles délivrent du nectar. Autrement dit, il choisit les fleurs mellifères des friches, des prairies, des jardins pour se nourrir. Sur les pois de senteur (voir photos), il récolte le pollen de manière habituelle en utilisant l’entrée principale de la plante. Mais lorsque la configuration de la plante ne s’y prête pas, avec sa trompe elle perfore le côté pour un accès direct à la nourriture.

  • Le saviez-vous ? Les abeilles solitaires ne fabriquent pas de miel contrairement aux colonies d’abeilles domestiques ou sauvages.

Reproduction | Nidification

Comme son nom l’indique, l’abeille charpentière a un rapport au bois, notamment pour la reproduction. Son cycle de reproduction commence à la fin au printemps en mai juin. Les adultes sont alors sortis d’hivernation depuis un moment déjà puisque dès le mois de mars il est possible d’en voir région parisienne. Ils ont eu le temps de se refaire une santé par la présence de nourriture.

 

La particularité de cette grosse abeille noire est son lien fort avec le bois. Cet hyménoptère utilise ses grosses mandibules pour creuser des galeries et pondre ses œufs. D’ailleurs, en regardant l’étymologie du nom Xylocopa, on découvre que cela signifie littéralement « coupeur de bois ».

Comment s’y prend-elle ?

Elle fore un trou d’environ 20 cm. Au fond, elle dépose un premier œuf, puis avec des copeaux obstrue cette zone afin de l’isoler des logettes qu’elle va créer successivement. Ainsi, sur la longueur se retrouveront plusieurs nymphes chacune séparée par une sorte de bouchon ou d’opercule. Le plus extraordinaire dans cette méthode de ponte est que le remplissage graduel du tunnel n’empêchera pas l’émergence des imagos dans un ordre bien précis ! La première abeille charpentière à sortir est celle logée au plus près de la sortie et ainsi de suite. Autrement dit, le premier œuf donnera naissance au dernier imago sorti. Étonnant non !

 

Grosse abeille noire

 

Autre détail intéressant est la nourriture que la femelle dépose pour la nymphe. Elle va confectionner un mélange de plusieurs substances à base de pollen et autres matières nutritives que l’on appelle pain d’abeille ou boule de pollen.

Au fond, cette abeille solitaire noire est remarquable, car elle est capable de forer des trous dans des bois relativement durs et mener à bien son cycle de reproduction en protégeant et en nourrissant ses descendants.

Durée de vie

Le cycle de l’œuf à l’imago dure plusieurs semaines. La croissance et l’émergence dépendent dans une grande mesure de la température ambiante. Pour les températures sont chaudes, plutôt dans la saison l’adulte émerge et se met en quête de nourriture.

Est-ce que cette grosse abeille noire pique ?

Tout d’abord, il est fréquent d’entendre le terme guêpe noire en pensant à cet hyménoptère. Et pour répondre à la question, xylocope peut infliger une piqure, car elle est équipée d’un dard de 4 à 5 mm. Mais ne vous méprenez pas, elle ne représente aucun danger, car elle n’est pas agressive. Juste, ne la prenez pas en main et laissez la butiner tranquillement. Observez sa façon d’aborder vos fleurs. Elle contribue à sa manière à la biodiversité des jardins en venant visiter le vôtre. Bien sûr, n’utilisez pas de pesticide ou autre produits chimiques !

Je compte sur vous pour réserver un bon accueil à cet hyménoptère de l’été.

 

10 commentaires

  1. Super, j’ai un arbre mort en face d’une de mes fenètres, (Prunius décorum) et je ne me lasse pas de les regarder le soir venu rentrer au bercail.
    Merci pour les infos et superbes photos sur cet insecte .
    amitiés Jean

  2. Bonsoir, je vis au benin, et je produit de tomate en serre 600 m carré, et pour la pollinisation j’ai trouver beaucoup de xylocope que j’ai mis dans la serre, savez vous si elle peut arriver à féconder mes tomates? Car chez nous ici il y a rarement de bourdon. Merci beaucoup. Vos réponses m’aideront beaucoup.

    • L’abeille charpentière est un insecte butineur et si la fleur (le nectar) est accessible à sa courte trompe, les insectes feront gentiment leur travail.
      Reste à savoir si les fleurs de plants de tomate seront recherchés par le xylocope.
      Cdlt

  3. merci pour toutes ces explications et ces superbes clichés, j’en ai tout l’été , elles sont impressionnantes, mais tellement belles avec leur couleur bleutée !

  4. Un grand merci pour vos explications et pour vos images. Personnellement, je ne savais pas grand chose sur cet insecte même si j’ai pu le voir dans presque tous les jardins (y compris à Paris actuellement). L’anecdote concernant le « premier pondu » « dernier à s’envoler » mérite d’être connue. Dans ma famille, on disait que c’était une variété de bourdon, est-ce qu’on se trompait ?

    • Le bourdon et l’abeille sont des hyménoptères.
      C’est vrai qu’il a la taille d’un bourdon mais dans la classification, c’est une abeille avec une spécialisation lié au bois !

  5. Passionnant comme toujours!
    Mille fois merci pour votre travail qui nous fait connaitre et respecter ce qui nous entoure.
    J’apprends que cette abeille peut piquer…horreur (lol)
    Il y en avait une (énorme effectivement) dans la tente en nylon de ma petite fille..le bruit répercuté par les parois tendues était d’une force incroyable et heureusement, la petite a eu peur et est sortie, mais l’abeille elle, se trouvait bien au chaud et squattait…
    bonne journée à tous

  6. Bonjour Djamal,
    Merci, il y en a aussi dans mon jardin.
    J’ai vu la xylocope percer du chêne, et c’est en effet un bois vraiment très dur : elle a des mandibules très fortes, ou alors une salive acide qui dissout le bois ?
    Super informations, j’adore !
    Bises.
    Brigitte.

  7. Bonjour Djamal

    Comme de coutume, de superbes photos!! Merci.
    Je connais peu les abeilles solitaires.
    A Fontainebleau, j’ai plutôt eu affaire à un groupe de frelons habitant dans un arbre mort en 2003 ou 2004.

    Les abeilles solitaires souffrent beaucoup de manque d’endroits où se réfugier et sont victimes des pesticides.
    C’est un bon exemple de la réserve de biodiversité qu’est la forêt de Fontainebleau.

    Salutations cordiales, cher Djamal et merci pour ce travail
    Jean

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