L’argus bleu céleste (Polyommatus bellargus) est de la sous-famille des Polyommatinae comprenant plusieurs espèces présentes en forêt de Fontainebleau. Ce magnifique petit papillon bleu ciel anime les prairies sauvages d’Île-de-France et d’ailleurs. Il fait partie de ces petits lépidoptères bleus difficiles à identifier. C’est la raison pour laquelle, nous allons voir comment le distinguer des autres notamment.
Description
Dans la famille des Lycénidés, le dimorphisme sexuel est fréquent. C’est bien sûr le cas ici avec cette espèce. La photo ci-dessous (imago avec les ailes grandes ouvertes) est un mâle qui a la particularité d’être entièrement bleu. Même le thorax et l’abdomen sont recouverts d’un fin duvet de la même couleur. Une fine ligne noire borde l’ensemble des ailes. Certains mâles de l’espèce présentent de petits points noirs comme ici sur celui-ci. Enfin, une frange blanche marquée de traits foncé sont disposés sur le contour.
Les femelles sont à mon sens parfois plus compliqué à déterminer, car elles peuvent comporter des variantes de couleur. Par exemple, notre femelle est sur les tons bruns avec une légère zone bleutée proche du corps. Les ailes postérieures et parfois aussi antérieures affichent des lunules orange. Sur la partie basse, accolée aux lunules des points marron noir avec selon les femelles une zone bleue ou blanche. Ces dernières ont aussi une bordure claire ponctuée de traits noirâtres. Enfin, pour clore la description des faces internes, j’ajouterais que la plupart du temps, vous trouverez une marque sombre de chaque côté des ailes antérieures.
Je reviens sur la question des variantes. La nature étant joueuse, elle propose également des femelles dont la couverture alaire (face interne) est quasiment bleutée avec moins de saturation que le mâle. Pour éviter une éventuelle confusion, je me limite à vous montrer la coloration habituelle de ces dernières.
L’envergure des 2 sexes est comprise entre 27 et 35 mm. Il y aurait beaucoup à dire pour décrire les faces externes de l’argus bleu céleste. En effet, certains critères d’identifications peuvent être ajoutés à ce que je viens de vous dire jusqu’à présent. Je ne vous cache pas que cela demande une bonne mémoire et des qualités d’observations.
Habitat
En forêt de Fontainebleau, on le trouve en milieu sec et ouvert. Ce peut être de grandes plaines ouvertes, comme des pelouses forestières qui abritent quantité de plantes méllifères comme le serpolet par exemple. Mais surtout, on l’observe sur les prairies sèches le plus fréquemment. En Île-de-France ces 4 dernières années, il est visible sur le frange est de la région parisienne (Yveline) jusqu’au sud Essonne et sud Seine-et-Marne. Sa présence est aussi effectivement dans l’est de ce dernier.
Plantes hôtes
La plante qui peut confirmer la présence du Bel-Argus est l’Hippocrépide à toupet (Hippocrepis comosa). C’est la plupart du temps le premier choix de la femelle. Plus à l’est, il arrive que les pontes se déroulent sur la coronille variée. Tristan Lafranchi, dans son livre sur la vie des papillons, précise que le choix du plant pour la dépose des œufs est déterminant. La femelle sélectionne les pieds au plus près de buissons pour éviter le dessèchement de la plante et donc de la perte de descendance.
Période de vol
Polyommatus bellargus est bivoltin. Ses 2 périodes de vol sont situées en mai-juin et ensuite en août-septembre pour l’Île-de-France.
Le saviez-vous ?
Le choix des fleurs à nectar diffère entre le mâle et la femelle selon les saisons. Au printemps, le premier choisit la plante hôte et passe au lotier corniculé durant l’été. Et c’est l’inverse pour la femelle au printemps. Pour la fin de l’été, cette dernière ira vers les différentes fleurs du spot où elles se trouvent.