L’argus bleu (Polyommatus icarus) est un petit papillon bleu de la famille des Lycaenidae. Il porte d’autres noms comme l’azuré commun ou l’azuré de la bugrane. Ce lépidoptère des prairies est commun partout en Île-de-France. Étant donné la diversité d’espèces de lycénidés et leur ressemblance, l’identification se joue souvent à un détail près. Alors, découvrons comment s’assurer de ne pas se tromper face à un imago.
Description
Comme souvent dans cette famille, le mâle et la femelle sont très différents. Cette particularité complique parfois le travail d’identification. Le mâle est bleu ciel sur le dessus des ailes avec une bordure noire. Au même endroit, la femelle peut avoir une couleur brune avec des tâches orange sur la partie inférieure et sur la partie supérieure, mais de manière partielle. En effet, les tâches ne vont pas jusqu’au sommet. J’ajouterais que certaines femelles n’ont pas la face interne des ailes uniquement brune. On est en trouve des bleus gris avec plus ou moins de brun. On parle alors de suffusion bleue. Dans les 2 cas, il y a une virgule marron foncé sur les ailes antérieures. Cette marque n’est pas présente chez le mâle.
Les 2 photos de ce paragraphe illustrent parfaitement l’espèce. Les ailes largement ouvertes (vue de dessus) donnent des indications sur son identité. Ici, ce qui caractérise Polyommatus icarus, c’est la frange blanche du contour des ailes ! L’envergure de l’argus bleu est comprise entre 26 et 35 mm.
Maintenant que nous avons décrit la face interne des ailes, voyons un des points clés de l’identification sur les faces externes. Sur la photo d’accouplement (en dessous), observez bien les points noirs cerclés de blanc. En partant de la base de l’aile postérieure, ils font une sorte de ligne droite et un coude à angle droit sur 3 points. C’est cette caractéristique qui permet l’identification de cette espèce pour l’Île-de-France. Je le précise de cette manière, car cette famille est grande et peut comporter certains caractères similaires ou complémentaires qui pourraient nous orienter vers d’autres taxons.
Même avec certaines clés d’identification bien faite, le résultat de la recherche n’est pas parfois pas le bon. Retenez, en tous cas, que chaque détail compte. Par exemple, sur Fontainebleau 4 espèces (Collier de corail, l’azuré des coronilles, le l’azuré bleu céleste et l’argus bleu) peuvent être mal identifiées à cause de leur ressemblance. Dans ce cas, n’hésitez pas à photographier le revers des ailes, pour faire des recherches de retour à la maison.
Habitat
Ces petits papillons bleus sont présents sur tout le territoire. On observe l’azuré commun dans les prairies sèches, les landes à bruyères, les bords de chemin où pousse nombre de fleurs sauvages, les pelouses herbeuses, les friches, les jardins, etc. À chaque fois, les imagos se tiennent dans des endroits lumineux ! Les mâles se postent au sommet d’une graminée pour surveiller leur territoire. D’ailleurs, en fin de journée, des herbes sèches peuvent servir de dortoir pour plusieurs papillons. Il n’est pas rare de les observer dans cette situation.
Plantes hôtes
Après la reproduction, la femelle recherche pour déposer ses œufs les plantes de la famille des fabacées comme le trèfle, la bugrane, le lotier ou le genêt. Toutes sont communes en forêt de Fontainebleau, ce qui permet à Polyommatus icarus d’avoir une présence régulière sur l’ensemble des milieux ouverts du massif.
Période de vol
En région de Seine-et-Marne, les imagos volent entre mai et septembre en 2 générations.
Le saviez-vous ?
Cette espèce butine au moins 160 fleurs différentes en Europe. Étonnant, non !