Conocéphale bigarré femelle (Conocephalus fuscus)

Conocéphale bigarré (Conocephalus fuscus)

Le Conocéphale bigarré (Conocephalus fuscus) est une sauterelle bicolore de la famille des Tettigoniidae et du genre Conocephalus. Ce qui caractérise cet orthoptère concerne une morphologie particulière. Présente en marge de la forêt de Fontainebleau, j’aimerais vous apporter un éclairage sur ce bel insecte de chez nous.

Description

La première chose qui frappe lorsque l’on détaille la morphologie de cette sauterelle est la longueur de ses antennes. Elles peuvent atteindre 2 à 3 fois la longueur de son corps. Leur taille hors antennes est comprise entre 15 et 20 mm. Sa tête conique permet une première clé d’identification. Elle arbore de grandes pattes qu’elle peut allonger le long de son corps pour s’aplatir. Sa teinte est plutôt vert pâle sur les flancs de la tête au bout de l’abdomen sauf sur le dessus. En effet, le sommet de la tête et du thorax affiche une bande brune bordée de blanc. Dans le prolongement, l’imago a des élytres et des ailes d’un ton moins soutenu. Bien sûr, Conocephalus fuscus est capable de voler sur de courtes distances.

Conocéphale bigarré mâle (Conocephalus fuscus)
Mâle

 

Mâle et femelle ont un dimorphisme sexuel marqué. La femelle possède un oviscapte assez long et droit de couleur brun clair qui lui sert à la dépose des œufs dans les végétaux. Le mâle lui a à l’extrémité de l’abdomen des cerques servant à l’accouplement.

Habitat

Je me suis posé la question de la localisation de son type d’habitat. Il faut dire que cet été, j’ai décidé de rechercher différentes espèces d’orthoptères dans des zones plutôt humides. J’ai photographié plusieurs espèces dont Conocephalus fuscus qui m’est apparu comme assez commun dans ce type de milieu. Lorsqu’un rai de lumière tape un coin de végétation, on les voit se mettre de côté pour prendre la chaleur que diffusent les rayons de soleil. Ils étalent leurs longues pattes et se plaquent contre le support.

Conocéphale bigarré femelle (Conocephalus fuscus)
Femelle

 

En résumé, l’environnement idéal doit avoir une végétation basse abondante faite de graminées et de buissons couvrants. Les chemins de halage, les roselières, les prairies marécageuses, la proximité de bassins de rétention d’eau, de mares forestières comme à Fontainebleau sont des bons points de départ de recherche.

Régime alimentaire

Cette sauterelle se nourrit de végétaux (graminées) ainsi que de petites larves (chenilles ou pucerons).

Période d’observation

L’adulte Conocéphale bigarré commence à se montrer à partir de la fin du mois de juin. En Île-de-France, il reste présent et actif jusqu’à fin septembre voir première quinzaine d’octobre si la météo le permet. Petite précision, il s’agit ici d’une espèce active qu’en journée. Je ne vous parlerais pas de sa stridulation, car à mon sens, il faut avoir une oreille exercée pour reconnaître les nuances dans un tapis de végétation.

Une présence essentielle

Le Conocéphale bigarré occupe une place importante dans la chaîne alimentaire. La faune insectivore composée d’oiseaux ou de lézards par exemple s’en sert de nourriture. L’abondance de l’espèce contribue ainsi au maintien de toute une population d’animaux qui gravitent autour de sa présence. Cette espèce et d’autres de la famille des Tettigoniidae partie intégrante de cette chaîne alimentaire est aussi parasitée par de petits prédateurs ailés. En Seine-et-Marne, comme dans le reste de la région parisienne, vous n’aurez aucun mal à observer cette belle sauterelle bicolore entre juillet et septembre.

7 commentaires

  1. Merci Djamal. En effet..c’est un feu d’artifice sous les pieds tellement elles sont nombreuses! Lol. Pourriez vous nous faire partager vos connaissances sur les mantes religieuses, elles aussi en grande prolifération dans notre belle forêt ? Elles sont tellement grandes que j’ai cru a des phasmes, mais verts fluo.. Merci d’avance et bonne soirée à tous.

  2. Merci pour ce partage

  3. Heureusement, il existe des personnes avec de telles connaissances et qui savent les partager pour la plus grande joie de la découverte.
    Je connais assez bien la forêt de fontainebleau et mes recherches sont plutôt basées sur la mycologie.
    Merci encore et continuez à nous émerveiller…

  4. Bonjour Djamal,
    Merci de tes descriptions et photographies, ce qui permet de bien identifier l’espèce.
    Bonnes découvertes dans ta forêt Bellifontaine. Sois prudent.
    Au plaisir de te lire.
    Amicalement.
    Brigitte.

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