Dans la famille des Nymphalidés, le Faune (Hipparchia statilinus) est un papillon de jour rare en Ile de France. Discret par ses mœurs et son comportement, il est difficile à repérer. Ma rencontre avec cet insecte en voie de disparition en région parisienne a été, pour moi, un évènement durant l’été 2019. Mais laissez-moi vous parler de cette richesse entomologique.
Comportement du papillon Faune
J’avais entendu parler de l’existence de petites populations d’Hipparchia statilinus disséminées sur le massif de Fontainebleau. Comme j’aime bien mener mes recherches seules sur la base des connaissances acquises en entomologie, j’ai commencé à explorer les sites qui offrent l’environnement idéal au mode de vie de ce papillon. J’ai au préalable consulté mon guide d’identification qui me sert de référence.
La grande difficulté avec cette espèce est son mode de fonctionnement en dehors de sa recherche de nourriture. En effet, il a pour habitude de se poser au sol ou sur des branches d’arbres et de minimiser sa hauteur d’aile. Du coup, on ne voit que les ailes postérieures ! Il vole très brièvement et se pose tout aussi vite. Sa teinte grise et brune est un camouflage idéal une fois au sol. L’insecte joue du mimétisme pour se cacher aux yeux de tous.
Description
Ce lépidoptère toujours observé les ailes fermées pendant les périodes de repos sur un support. En fait, c’est ce qu’illustre la plupart du temps les photos. La description de ce Satyridé est simple et complexe à la fois, car les teintes sont réparties entre le gris, le brun clair et foncé. Mâle et femelle disposent de 2 ocelles noirs cerclés de jaune sur chaque aile antérieure. Ils sont visibles sur les 2 faces de l’aile.
Les motifs apparents (ailes refermées) sont constitués d’une ligne brune zigzaguant de haut en bas. Sur la partie en lien avec le thorax, la couleur est plus sombre. Sur la partie allant des bordures jusqu’au centre le fond est gris clair avec une tache allongée sombre marquée d’un point noir et de 2 ou 3 points blancs sur la partie basse. Tandis que sur la partie haute, on retrouve cette ligne séparatrice avec les 2 ocelles dont une seule est visible en position de repos. Par contre, la surface de l’aile est d’un marron clair uni.
Il y a un léger dimorphisme sexuel entre le mâle et la femelle, car cette dernière a une envergure supérieure de 5 mm. D’une extrémité à l’autre, comptez entre 45 et 50 mm d’envergure pour le papillon Faune.
Biotope de prédilection
Hipparchia statilinus aime les endroits chauds et lumineux. Les chemins sableux, l’herbe rase sont idéals pour cette espèce. Ainsi, la lisière de buisson n’est pas pour lui déplaire, car ils font office de cachette. La protection administrative accordée à ce papillon est due en partie aux conditions nécessaires à son maintien. Mais dans la nature, cette protection peut sembler illusoire ! Sa discrétion, ses couleurs ternes et les lieux déserts qu’il semble affectionner ne lui donnent pas beaucoup de visibilité auprès de nous.
Période de vol d’Hipparchia statilinus
En forêt de Fontainebleau, il apparait courant août avec une génération unique (univoltine).
Plantes hôtes
Comme beaucoup de Nymphalidés des plaines, la femelle choisit des graminées qui pour faire simple sont des herbes portant des graines. En gros, les espèces de fétuques, de bromes sont des herbes pouvant atteindre 50 cm de haut et qui poussent sur les chemins, les prairies et les plaines arbustives. Vous pouvez découvrir l’aspect de la chenille de ce beau papillon sur lepinet.fr.
Le papillon Faune en Ile de France
À ce jour, l’observation du Faune est exclusivement au crédit de la Seine et Marne et plus précisément de la forêt de Fontainebleau. C’est dire sa rareté et le risque qu’il apparaisse dans liste des espèces disparues d’Ile de France. Son avenir est aujourd’hui incertain ! Qui des collectionneurs de papillons ou du changement climatique aura décidé de son sort en premier ? Seul, l’avenir nous le dira…
merci pour ces messages sur les papillons, ils sont tellement synonymes de légèreté, de beaux jours, aurons-nous la chance de les apercevoir encore longtemps ?
Portez bien par ces temps de tristesse.
CDT
Vous aussi Nelly, prenez bien soin de vous !
Bonjour Djamal,
Merci pour ton commentaire et tes photos superbes. J’ai déjà vu ce papillon sur des graminées dans mon jardin !
Il se confond (à hauteur d’homme) avec les feuilles mortes, et il faut faire attention de ne pas l’écraser au passage.
Bonne écriture, et bon classement puisque en confinement.
Le printemps s’exprime derrière les fenêtres.
Prends soin de toi !
Amicalement.
Brigitte.
Le printemps passe derrière nos fenêtres et la nature se réapproprie la liberté de chanter, de bouger, d’être exhubérante sans contrainte !
Toi aussi, fais attention à toi Brigitte !
À bientôt
Cdlt
Merci Djamal pour ces précisions concernant cette espèce qu’effectivement je n’ai pas rencontré chez moi. Je ne vois que le Silene dans cette même famille qui se montre dans mon proche environnement (bois et friche) les années favorables, et en un seul exemplaire ! Catherine
Magnifique observation bravo!
Cela motive!
merci. Il est vrai que l’on est privé de sortie, et pour combien de temps…… ?
je crois avoir rencontré ce papillon ou en tous cas sa chenille qui m’a paru étrange !