Grand sphinx de la Vigne (Deilephila elpenor) - Crédit photo Muséum de Toulouse (Didier Descouens)

Grand sphinx de la Vigne (Deilephila elpenor)

Le Grand sphinx de la vigne (Deilephila elpenor) est un papillon de nuit rose et vert de la sous-famille Macroglossinae. Il ressemble au Petit sphinx de la vigne (Deilephila porcellus) par la couleur. Curiosité de la nature, ces 2 espèces ont à peu près les mêmes exigences de milieux. Cependant, le lépidoptère de cet article est un peu moins facile à observer dans la région. Nous allons voir quel environnement est nécessaire pour assurer sa présence.

Description

Faisant partie des joyaux de la nature en France, cet insecte nocturne révèle toute sa beauté lors de l’examen de sa livrée. Son corps est bien rose bonbon avec des pattes blanches. D’une taille supérieure à son cousin, il a une envergure comprise entre 60 et 70 mm. On remarque sur l’abdomen une ligne rose en son centre qui remonte jusqu’au thorax. Ensuite, le thorax affiche des bretelles roses dessinées. Le corps est massif suggérant une musculature adaptée à un vol rapide. Mâle et femelle sont semblables hormis une taille légèrement supérieure et un abdomen plus large pour cette dernière.

 

À l’extrémité des ailes antérieures, une large bande rose s’étale sur la largeur. Le dessus vert jaune et rose. Les ailes sont pointues et profilées. Les antennes sont blanches. L’espèce étant nocturne, elle est dotée de grands yeux globuleux de couleur vert jaune. Cet insecte nocturne visite les fleurs sauvages et des jardins pour se nourrir. Il possède une trompe blanche qu’il déroule pour aspirer le nectar.

Grand sphinx de la vigne (Deilephila elpenor) - Crédit photo Jean-Pierre Hamon

Habitat

L’habitat du Grand sphinx de la vigne est fortement lié à la présence des plantes hôtes. On le trouve dans les parties fraîches de vallon, les bords de rivières, les prairies riveraines et autres milieux humides. Comme papillon de nuit, le trouver est une affaire de hasard. Typiquement, il pourrait être présent le long du Loing ou de la Seine, en bordure de forêt de Fontainebleau. L’intérieur du massif ne lui convient pas.

Les plantes hôtes

La nourriture de la chenille est faite de plantes sauvages. La femelle recherchera les épilobes, l’onagre (oenothera) ou des plants de vigne non traités. Elle n’est donc pas nuisible comme certains peuvent le penser. La ponte s’effectue durant l’été. Quant à la période de la nymphose, elle dépend des aléas climatiques, du lieu de résidence (nord ou sud de la France). Étant donné que la chenille peut atteindre 80 mm de long au stade mature, elle subira différentes mues (au total 5) pour lui permettre d’atteindre cette taille.

Période de vol

En Île-de-France, sa période de vol s’étend de juin à juillet avec un possible débordement sur août.

Description de la chenille

La chenille du Grand sphinx de la vigne a une corne (appelé scolus) à l’extrémité du son corps. La larve est verte dans les premiers stades de sa vie. Une sorte de bourrelet graisseux enserre la petite tête de la chenille. Quand elle la rentre à l’intérieur et qu’elle se redresse, elle ressemble à un serpent ! Ce mécanisme de défense associé aux taches noires et blanches de chaque côté de la tête est susceptible d’effrayer les prédateurs. Au dernier stade de développement, la chenille devient brune et surtout plus mimétique à l’approche de la nymphose qui verra un gros vers devenir un très joli papillon nocturne.

Chenille du Grand sphinx de la Vigne (Deilephila elpenor) - Crédit photo Jean-Pierre Hamon

 

Présence en Île-de-France

En consultant, les 15 observations réalisées de 2018 à 2022, je note que la distribution du Grand Sphinx de la vigne est répartie aux 4 coins du territoire francilien. Il n’y a pas de département plus favorisé qu’un autre. Le second point intéressant est l’endroit où ont été faites les observations. Elles ont toutes un point commun ! La carte que j’ai consultée montre uniquement des milieux humides. Le long de rivières comme l’Essonne, la Marne, la Seine, et d’autres cours d’eau plus petits, ainsi que de grands étangs dans les Yvelines.

Crédit photos : Jean-Pierre Hamon

8 commentaires

  1. Je n’ai jamais eu l’occasion de photographier le sphinx de la vigne et sa chenille est top. Merci pour cet article.

  2. Merci pour ce superbe papillon que je n’ai jamais vu. J’ai trouvé une chenille, une fois dans un petit bosquet qui borde un étang. continuez à nous gâter ainsi. Bonne journée

    • Bonjour Djamal,
      Merci pour cette jolie découverte, je ne l’avais jamais vu, sans doute à cause de mes visites nocturnes dans des milieux secs, jamais humides.
      Superbe papillon habillé d’une salopette rose bonbon.
      Bonne recherches, merci pour l’intérêt de cet article et les qualités d’écriture.
      Au plaisir de te lire, prends bien soin de toi.
      Brigitte.

  3. On sent que vous êtes un passionné et que vous avez besoin de partager vos découvertes. Vous faites du bien à ceux qui vous lisent. C’est magnifique.!
    Michèle

  4. Bonjour Djamal
    Merci pour toutes vos connaissances ayant trait à notre belle région.
    Sans vous, nous ne nous douterions pas d’avoir tant de joyaux non loin de notre demeure.

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