lucane cerf volant mâle (Lucanus cervus)

Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) – Habitat et période de présence

Le lucane cerf-volant (Lucanus cervus) est un coléoptère noir de grande taille de la famille des Lucanidae. Présent en forêt de Fontainebleau, ce scarabée volant aux puissantes mandibules de la sous-famille des Lucaninae est de moins en moins commun. Sa taille et son aspect en font un invertébré hors norme dans le monde des entomologistes français. Voyons ensemble ce qui touche à son mode de vie, son habitat et bien d’autres détails.

Description du lucane cerf-volant

Voilà un exemple frappant de fort dimorphisme sexuel caractérisé par une différence de taille entre le mâle et la femelle. L’autre élément marquant concerne les grosses mandibules du mâle, des sortes de grosses cornes destinées à affronter les autres mâles. Elles ont aussi une fonction de maintien de la femelle lors de l’accouplement.

 

Lucane cerf volant mâle (Lucanus cervus)

 

Donc, revenons aux différences d’aspects !  Le mâle atteint une longueur comprise entre 35 mm et 85 mm pour les plus grands. La femelle plus discrète mesure de 20 mm à 50 mm. Cette dernière n’a pas les mandibules géantes du mâle et se contente de petits crochets.

 

L’abdomen des 2 sexes est noir et le thorax est de couleur acajou. Cet invertébré possède un solide exosquelette qui le protège comme une carapace contre les chocs liés au combat ou lors d’une chute d’un arbre. Les élytres rigides du lucane cerf-volant recouvrent une paire d’ailes transparentes. Le vol de ce gros insecte est curieux puisqu’il décolle droit comme un i, dans un bourdonnement à faire peur à n’importe quel quidam.

Nom du mâle et de la femelle

Dans cette famille précisément, le mâle s’appelle bien lucane cerf-volant. La femelle a pour nom Grande biche (en opposition avec une autre espèce de coléoptère appelée Petite biche).

Habitat du Lucanus cervus

Dans quels types de milieux peut-on trouver le lucane cerf-volant ? Lucanus cervus fréquente les habitats forestiers, bosquets ou vergers. La présence de bois mort (souches, chablis, troncs) est essentielle pour les gros vers blancs.

Alimentation/Nourriture

Que mange le lucane cerf-volant ? Les insectes adultes, c’est-à-dire les coléoptères formés et capables de voler, se nourrissent de la sève d’arbres malades ou blessés. Les larves consomment le bois mort des espèces d’arbres feuillus suivants, chêne, châtaignier, peuplier, aulne, frêne, tilleul. On dit dans ce cas qu’elles sont saproxylophages, ce qui veut dire que leur alimentation est composée de bois mort et de vieux arbres (sur pied).

Période de présence

La période de présence de ce grand coléoptère forestier est d’un mois. Il est visible entre mai et août pour la France dépendant du climat et selon que vous soyez au sud ou nord du pays.

Durée de vie au stade larvaire

Vu la taille de la bestiole, on se doute que la croissance de la larve basée sur une alimentation en bois doit durer un bon moment. Le ver passera 3 stades larvaires avant sa maturité. Ainsi, il faut en moyenne 5 à 6 ans de développement pour que le ver blanc d’une longueur pouvant aller jusqu’à 10 cm puisse se métamorphoser en scarabée puissant.

Prédateurs naturels

Malgré leur taille imposantes mâles et femelles doivent faire face à l’appétit des oiseaux. Ils sont les proies des corvidés notamment qui laissent les pièces buccales pour manger le reste du corps. À l’occasion les rapaces forestiers comme la bondrée apivore en font leur repas.

Rôle dans la nature

Comment maintenir la présence du lucane cerf-volant dans la nature ? Un des points clés de la préservation est de maintenir les arbres sénescents. Qu’est-ce que cela veut dire ? Un arbre sénescent est vieil arbre ayant un processus de ralentissement de l’activité vital. Autrement dit, il s’agit d’un arbre qui décline lentement tout en restant vivant, un peu comme nous en vieillissant.

Donc, ces vieux arbres sont précieux à son maintien. La présence de souches ou de bois mort laissé au sol favorise également son maintien. Ce qui est vrai en forêt l’est aussi dans nos jardins ! À l’inverse, une mauvaise gestion de l’activité forestière du bois contribue à son déclin quand le bois mort est enlevé. En conclusion, comme très souvent, c’est la disparition de l’habitat qui cause un véritable danger pour l’espèce.

 

lucane cerf-volant ayant servi de proie

 

Dans l’écosystème forestier, il participe à la décomposition souterraine des racines et des souches d’arbres feuillus. Ce gros insecte est donc un contributeur actif à cet ordre naturel qui vise à équilibrer le biotope dans lequel il évolue. Il est l’un des maillons essentiels à la vie de la forêt. Il donne cette richesse qui nous étonne quand un soir d’été, nous avons la chance et l’honneur d’observer l’imposant lucane cerf-volant.

Et vous, avez-vous eu cette chance ?

16 commentaires

  1. Lucanus cervus est un coléo magnifique. Certains peuvent atteindre une taille remarquable. J’ai la chance d’en croiser souvent dans mon jardin de Dinard.
    Jamais eu la chance d’en voir à Fontainebleau mais j’y suis plus souvent en Aout qu’en Juin.

  2. Bjr Djamal

    J’en ai vu un voler à La Rochette voici une année. En effet son vol bruyant le fait remarquer.

    Est-il capable de pincer ou piquer si jamais nous le touchions ?

    Dommage après 6 ans de vie souterraine, le voir voler c’est savoir que ses jours sont comptés. Encore heureux s’il trouve une amourette ! Souvent il se fait écharper par un rival et ne laisse pas de descendants… Triste vie.

    • Bonjour, le lucane est capable de pincer si on met les doigts entre les mandibules d’un mâle.
      Il ne pique pas et n’est pas agressif. C’est juste un paisible coléoptère qui fait tout pour perpétuer l’espèce.
      Cdlt

  3. Merci Djamal vous venez de me rappeler ma prime jeunesse.
    Je collectionnais alors insectes et papillons capturés dans un boisé à Pavillons-sous-Bois.
    J’allais de merveille en merveille mais le Cerf-volant m’avait quelque peu effrayé.
    Merci et encore bravo pour rajeunir un nonagénaire.

  4. On en voit régulièrement à Thomery quand on se promène à la tombée de la nuit, on les voit voler lourdement. En juin dernier, nous en avons vu une bonne dizaine sur le sol, un véritable attroupement, sur un chemin dans le village, c’était certainement une réunion « galante ».

  5. Bonjour.
    Le 30 juin ,sur une allée,au nord-est de la parcelle 281, j’ai trouvé une quinzaine de ces lucanes mâles, ils avaient été mangés, morts ou vivants, je ne sais pas. J’ai mis leurs « vestiges » à l’abri d’un éventuel piétinement. Un mois de vie adulte ça passe vite,en plus ce ne doit pas être des champions en vol.
    Depuis, je suis allée faire un tour à Macherin, c’est bien tristounet (fleurs et insectes), la sécheresse qui persiste….
    A suivre,en attendant la pluie.

  6. marie-claude Lenoire

    Un bel insecte… malheureusement, il y a bien longtemps que je n’en ai vu.
    Merci pour cet article bien intéressant, comme toujours.

  7. rarement malheureusement, mais plus souvent trouvé les restes de pinces dans les allées forestières.
    Amitiés.

  8. Bravo, vos articles sont toujours passionnants merci.

    Jean Michel

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