Le Machaon (Papilio Machaon) est un papillon de la famille des Papilionidae. Ce beau lépidoptère se montre en forêt de Fontainebleau. Sa morphologie, sa grande envergure, ses couleurs ne laissent pas indifférentes. Ce Papilionidae photogénique est un candidat idéal pour le photographe macro. C’est pour toutes ces raisons que je vais faire un focus sur cet insecte hors norme qui se rend volontiers dans nos jardins à la recherche de fleurs mellifères.
Description
Les deux excroissances à l’extrémité des ailes antérieures lui donnent le surnom de grand porte-queue. Cet insecte partage cette appellation avec un autre papillon, le Flambé. L’imago a une envergure de 6 à 8 cm. Les ailes antérieures sont flanquées d’une bande sombre sur la bordure. Cette bande se prolonge sur les ailes postérieures, mais un dégradé de bleue se terminant par un point orangé.
Sinon, la couleur dominante est le jaune vif selon la fraîcheur du papillon ou vers le blanc cassé s’il a des heures de vol. Une grande tache sombre englobe le corps de l’insecte qui est clair avec une ligne noire sur chaque flanc. Les antennes sont noires. Le revers des ailes reproduit en plus pâle les cellules et motifs de la face supérieure.
Habitat | Comportement
Il fréquente les prairies fleuries, les milieux ouverts, les jardins. L’insecte a une nette préférence pour les fleurs roses, bleues ou violettes. Dans l’environnement actuel, il a 2 soucis principaux. Le premier est de trouver les fleurs qui le nourriront. Si le temps est clément, il devrait assez facilement remplir cette mission. Les parcs et jardins offrent des fleurs délivrant un délicieux nectar.
Le second challenge pour l’insecte est de trouver un partenaire pour la reproduction. Étant un bon voilier, il est capable de parcourir des kilomètres pour trouver un ou une partenaire d’accouplement. Il n’est jamais abondant en Seine-et-Marne (77). L’abondance de papillons dépend dans une grande mesure des plantes hôtes. Or, les plantes sur lequel la femelle pond ne sont pas légion.
Période de vol
Les imagos ont une large période de vol comprise en mai et août, en région parisienne (Île-de-France). Il est probable que dans les régions méridionales cette période commence plus tôt et se termine plus tard.
Plantes hôtes
Papilio Machaon réserve parfois des surprises. La femelle recherche des plants de carottes, le fenouil sauvage ou cultivé pour pondre ses œufs. À l’état sauvage, en forêt de Fontainebleau, la seule plante sauvage utilisable est la carotte sauvage (Daucus carota L.). Dans le sud de la France, le fenouil sauvage (Foeniculum vulgare) est principalement utilisé, car il pousse un peu partout sur les bords de chemin.
Les jardins sont parfois la roue de secours de l’insecte. C’est ainsi qu’il y a quelques années, je remarque une chenille sur une plante d’ornement, un oranger du Mexique. En l’observant, il me semble découvrir sous mes yeux la chenille de Machaon. Quelque chose me titille, car cette plante ne fait partie des plantes hôtes habituelles. Je décide de contacter le muséum pour les prévenir de ce ‘phénomène’. Ils ne me croient pas et me demandent une photo. Finalement, ils me confirment mon observation !
La nature trouve parfois des solutions étonnantes. La preuve avec cette anecdote où le papillon pond sur une plante inconnue, mais compatible avec le système digestif de la chenille. Effectivement, la chenille est passée au stade mature et s’est chrysalidée…
La chenille au dernier stade larvaire de son développement fait environ 4 centimètres de long. De teinte verdâtre, chaque segment est traversé par une bande noire ponctuée de marques rouges.
Statut de l’espèce en Île-de-France
En 2016, la statut du machaon ne semblait pas alarmant puisqu’il était noté comme commun et en préoccupation mineure en Île-de-France (Liste rouge régionale des rhopalocères et zygènes d’Île de France). Je m’étonne quand même de ce rapport, car malgré mes nombreuses sorties annuelles, je peux compter sur les doigts d’une seule main les observations de ce beau papillon. Peut-être que le massif forestier n’est pas le bon endroit pour le voir…
Bonjour Djamal,
Cette année encore les machaons sont de retour dans mon petit jardin… où les fleurs explosent, toutes mellifères, toutes odorantes, les papillons, et les abeilles se régalent, et nous aussi de voir s’animer ici ou là les insectes qui nous rendent bien des services. J’ai replanté des carottes…
Toujours pas d’appareil photo digne de ce nom, mais juste un téléphone portable… qui peut prendre des photos, ou des petites vidéos, mais avec une mauvaise définition.
Depuis peu, les pies s’invitent en plus des deux couples de tourterelles initialement présents… pour « casser la graine », des perroquets et des martinets survolent le jardin, encore bien craintifs, je ne désespère pas, qu’il y ait d’autres espèces animales qui viennent me rendre visite, j’ai vu un lézard vert, assez courant dans le quartier, venir aussi dans mon jardin, où j’ai mis deux palettes pour leur faire un abri… j’aimerai retrouver ma rainette verte, qui avait sursauté lors d’un arrosage de mes pots de fraisiers ; sous les palettes les animaux pourront se cacher et se reproduire, malgré la présence de mes chattes… Je n’ai pas revu la souris qui venait se nourrir l’an dernier… Il y a toujours les goélands qui ont niché au même endroit et les petits poussins très jeunes, ont encore chuté du haut du toit de l’immeuble en face de chez moi, balayés par le vent… Des voisins les ont mis en sécurité partielle au-dessus de la terrasse d’une maison en chantier. D’autres voisins les nourrissent. Mais tous nous veillons à la progéniture.
Je construis peu à peu un paradis pour la faune et la flore…
Bon dimanche, et je suis certaine que tu nous ramèneras des surprises de la Forêt de Fontainebleau !
Amicalement.
Brigitte.
Merci Djamal, pour ton blog : j’ai planté des carottes en pots, au milieu des fraisiers, aulx, poireaux, et salades, tomates… , et j’ ai pu voir plusieurs chenilles de machaons, dès que les fanes de carottes étaient assez longues : les carottes ont mis beaucoup de temps à venir, plusieurs mois, et sont restées minuscules, (mais délicieuses), bien que la variété était d’être longues… ; si les fanes étaient assez abîmées, toutes rongées, les carottes elles-mêmes n’ont pas été abimées par la présence des chenilles puis des papillons qui voletaient dans mon jardin, où plein d’autres fleurs nectarifères poussaient dans des massifs balayés par les vents. Je renouvellerai l’expérience des carottes, sans être trop pressée pour les manger…, car il m’a fallu attendre plus de six mois, et je profiterai à nouveau de la faune qui s’invite… pour butiner, se régaler, féconder les fleurs qui se transformeront en graines ou en fruits… observations visuelles, à défaut d’appareil photographique digne de l’usage que j’aimerais en faire !…
Amicalement.
Super ton récit et ton expérience sur le sujet Brigitte !
J’espère que tu auras des belles carottes à manger et pourquoi pas des petits visiteurs comme nous les aimons ! 🙂
Bonsoir,
Nous sommes une famille du Loiret, dans la région centre. Ce soir une image au sol, m’interpelle.
Je dis à ma fille » regarde, tu as dû faire tombée une photo » avec pour visuel, un joli papillon.
Ma fille se penche, regarde et me dit » mais non, ce n’est pas à moi » » maman, ça bouge » !!!!
Je me penche à mon tour, pour réaliser l’irréalisable. Effectivement un magnifique papillon.
Il semble très faible et pour cause. Je comprend qu’il vient d’éclore. Tout d’abord, il reste immobile, ensuite bouge un peu, se revigore, puis voir ses ailes tremblées légèrement. Soudain il prend son envol, pour se poser sur un rideau. Il est 22 h.
Je ne connaît pas ce papillon et décide de me rendre sur le net pour obtenir un maximum d’infos.
Il se trouve que c’est un MACHAON.
Ma question est la suivante : » que devons nous faire ?
Le libérer, c’est prendre le risque qu’il meurt très rapidement. La nature est vierge de toute alimentation le concernant. Il y a le froid, le vent, etc …
De quoi va t’il se nourrir ?
Sylvie.
Bonjour Sylvie, Je suis autant surpris que vous de lire votre récit ! Maintenant, pensez-vous qu’il s’agisse d’un papillon « tout neuf », venant sortir de sa chrysalide ou qu’il a l’air d’avoir un peu vécu ?
A ma connaissance, le Machaon n’hiverne pas. Donc, il ne reste pas beaucoup de choix. Dans un cas comme dans l’autre, il se trouvera sans nourriture et surtout sans la possibilité de se reproduire.
Petite question, avez-vous des plants de carottes, d’ombellifères jouxtant votre habitation ? Si c’est le cas, il est probable qu’une chenille ait décidé de se fixer chez vous.
La chaleur aidant, se transformer en papillon !
Sinon, jetez un coup d’œil sur cette vidéo, elle vous donnera une idée de ce que vous pouvez faire, exceptionnellement, dans votre situation : https://www.youtube.com/watch?v=iHdOAnG4AXw
Amicales salutations
Djamal