Le papillon Flambé (Iphiclides podalirius) est le roi des campagnes buissonnantes. Aussi appelé grand porte-queue, cet lépidoptère diurne de la famille des Papilionidae suscite toujours l’admiration des observateurs. Chaque année, j’espère observer ce beau voilier dans mon jardin. Les caprices de la météo, la raréfaction des milieux propices, l’épandage d’insecticide contribuent à éradiquer le Flambé.
Description
L’envergure de l’imago est comprise entre 80 à 90 mm. Le dessus des ailes est rayé de bandes noires sur un fond blanc à jaune pâle. L’extrémité des ailes postérieures est marquée de taches bleues. Deux points orange finissent l’habillage du papillon. L’un des aspects remarquables de ce grand papillon de jour concerne la queue sur chaque aile postérieure. Sa taille, son aspect triangulaire et son vol plané donnent à ce grand planeur d’Île-de-France un charme certain.
Habitat
Le grand porte-queue fréquente les endroits chauds. Les pentes ensoleillées, les biotopes ouverts présentant des fleurs nectarifères. Les lavandes que les particuliers plantent peuvent attirer le papillon. Il en est de même avec le buddléia, le serpolet ou l’eupatoire chanvrine. Sous nos latitudes, le climat influera sur la présence de l’espèce en Île de France. Bien que le massif accueille cet insecte diurne, il n’est jamais abondant. Lors d’été chaud, il arrive que remontent par chez nous des individus méridionaux.
De fait, on retrouve ce beau lépidoptère sur les pentes herbeuses avec rochers, les friches délaissées, les prairies sèches où il trouvera sa nourriture. Il restera le temps d’aspirer le nectar des fleurs sauvages puis s’en ira inspecter d’autres recoins de la région. En quelques coups d’aile, il disparaitra dans les frondaisons pour d’autres aventures.
Période de vol
En Seine et Marne (77), la période de vol d’Iphiclides podalirius se situe entre mai et juillet. La chrysalide passera l’hiver pour donner naissance au papillon au printemps.
La chenille du Flambé | Plantes hôtes
La chenille du Flambé étant difficile à localiser, je suis heureux de vous la montrer avec en prime quelques-uns de mes plus beaux clichés du papillon. Lors de la prise de vue, elle se trouvait sur un petit plant de prunelliers (Prunus spinosa) de 70 cm de haut à peine.
Le prunellier n’est pas sa seule plante nourricière, il y a aussi l’aubépine et le cerisier. Pour revenir au prunellier, il donne des baies bleues foncées de la taille d’un petit raisin. Cette plante forme des buissons piquants poussant dans les friches. Elle s’épanouit tant que l’homme ne l’arrache pas. Elle contribue à l’abri d’une quantité de volatiles et autres insectes dont la chenille du Flambé.
Distribution
Étant thermophile, son aire de répartition se situe dans les parties chaudes du pays. Dans la partie nord de la France, le papillon est déjà moins fréquent et migrateur lors de saisons chaudes. Mais, il arrive certaines années que les femelles s’attardent en région parisienne, comme en forêt de Fontainebleau (par exemple), et pondent sur les prunelliers sauvages. Mais tous les cas, sa présence reste un évènement entomologique pour les observateurs.
Statut du papillon flambé en Île-de -France
La liste rouge régionale des rhopalocères de l’Île de France dans son rapport de novembre 2016, dit que ce lépidoptère est commun, mais se trouve menacé. Autrement dit, la disparition des habitats répondant à ses critères de vie fait peser sur l’espèce un avenir sombre. Ce facteur n’est pas le seul puisqu’il est inclus dans un ensemble de problèmes qui un à un provoque la disparition du grand porte-queue. Parmi eux, on peut noter l’effet des pesticides, les routes, les aléas climatiques violents et répétitifs.
Les routes qui traversent des zones de grande biodiversité tuent beaucoup de papillons, toutes espèces confondues. En longeant les routes en été, je constate que les lépidoptères paient un lourd tribut à la circulation routière. Une bande de plantes mellifères le long d’un axe routier fréquenté décime quantité d’insectes attirés par la promesse de nectar.
La réalité d’aujourd’hui est bien celle-ci, le papillon flambé risque de devenir une rareté en région parisienne, qu’on se le dise !
Un grand merci pour cette info precieuse car on ne sait pas toujours a quel papillon attribuer les chenilles que l’on rencontre et vice-versa
j ai pu observer pour la 1er fois ce papillon dont je ne connaissait pas le nom. Il se trouvait sur les fleurs de ma ciboulette.
j’habite en Haute-Loire à 745 m d’altitude.
Papillon merveilleux !!!
merci pour vos commentaires et vos belles photos
En espérant voir le flambe bientôt
Bonsoir,
c’est ma première visite sur votre blog.
Bravo pour les superbes photos et les explications intéressantes.
@ bientôt
Merci Eric votre commentaire sympathique ! Je suis allé faire un tour sur votre site, je vois que vous vous débrouillez bien avec la photo macro, félicitation ;-)… @Bientôt je l’espère