La forêt est un milieu unique qui concentre les espèces de papillons de jour. Selon la région de France, la liste des lépidoptères inféodés à ce milieu diffère. Mais pour ce qui est du massif forestier de Fontainebleau, comme celui de Rambouillet, les espèces sont les mêmes. Alors, voyons ensemble comment faire cet inventaire et quels sont les prétendants à cette liste.
Quels sont les papillons de la forêt ?
Par cette question, il convient de définir le cadre des observations liées aux papillons de jour. En effet, ce sont ceux qui présentent un mode de vie soit uniquement forestier, soit qui dépendent de petits tapis de verdure où poussent leurs plantes hôtes. Ce peut-être, par exemple, de la lande à bruyère sur une parcelle limitrophe. Il faut qu’il y ait un lien entre l’habitat intraforestier et la chenille, l’imago, la chrysalide ou l’œuf. Il peut s’agir également de lisières, de sous-bois ou de forêts riveraines.
Parmi les espèces diurnes de ce groupe, certaines volent au niveau de la canopée. D’autres recherchent les puits de lumière où se réchauffer dans des bois sombres et humides. Il y a aussi les espèces qui ont un biotope plus lumineux en sous-bois et qui se déplacent le long des chemins à la recherche de partenaire ou de plantes mellifères. Et puis, il y a les spécialistes des lisières qui perchés sur les buissons attendent le passage d’un congénère pour défendre leur territoire. Enfin, il y a les insectes discrets, en petit nombre qui existe grâce à leur petite taille ou leur rapidité.
Bref, chacun d’eux a une place dans l’écologie forestière. Voici donc la liste des papillons de la forêt :
- Grande Tortue (Nymphalis polychloro)
- Petit Mars changeant (Apatura ilia)
- Petit Sylvain (Limenitis camilia)
- Tristan (Aphantopus hyperantus)
- Tircis (Pararge aegeria)
- Paon du jour (Aglais io)
- Thécla du chêne (Quercusia quercus)
- Thécla de l’yeuse (Satyrium ilicis)
- Grand Nacré (Argynnis aglaja)
- Moyen Nacré (Argynnis adippe)
- Petit Collier argenté (Boloria selene)
- Tabac d’Espagne (Argynnis paphia)
- Hespérie du brome (Carterocephalus palaemon)
- Le Miroir (Heteropterus morpheus)
- Morio (Nymphalis antiopa)
- Mélitée du mélampyre (Melitaea athalia)
Les différents milieux de la forêt
Comme une mosaïque, les biotopes existants sont dépendants du type de sol et de la situation géographique. C’est ainsi qu’en forêt de Fontainebleau, on trouve des hêtraies, des landes, des pelouses, des parcelles de feuillues, des boisements mixes (résineux et feuillus), des zones sableuses (d’anciennes exploitations sablières), des bords de rivières (Seine et Loing).
Cette diversité de milieux permet aux plantes de trouver le sol et la lumière dont elles ont besoin pour pousser. Cette adéquation offre une biodiversité remarquable dont dépendent quantité de papillons forestiers. La présence de chaque espèce atteste des conditions favorables à son maintien dans l’écosystème en place. La diversité des plantes c’est-à-dire la variété existante est un facteur clé pour conserver les imagos au cœur de la forêt. Pour la plupart d’entre nous, celles-ci peuvent ressembler à de la mauvaise herbe, voire à des plantes anodines et sans valeur. Or, vous découvrirez dans de prochains articles que même des herbes hautes nourrissent les chenilles des imagos familiers ou pas.
En conclusion, des pelouses aux sous-bois en passant par les endroits humides, chaque recoin recèle des trésors insoupçonnés. Les conserver, c’est assurer l’avenir de ces insectes qui n’ont aucune défense. S’il devait y en avoir une, ce serait le bonheur de les voir évoluer pour nous et nos enfants.
Bonjour Djamal,
Une grand merci pour tous les moments d’évasion que vous nous offrez !
C’est formidable !!!
Bien à vous
Heureux que cela vous plaise.
Comme d’habitude, descriptifs superbement documentés. J’en apprends beaucoup même des papillons que je connais et que j’ai photographiés. Merci pour tout le travail effectué.
Merci Isabelle, c’est sympa.