La Petite Violette (Boloria dia) est un petit papillon peu commun en forêt de Fontainebleau. Papillon orange à points noirs, ce lépidoptère est aperçu de temps en temps sur le massif. Mais, il est difficile de cerner sa présence année après année. Mes recherches m’ont permis de confirmer son existence en forêt sur quelques spots. En ce qui me concerne, il m’a fallu faire quelques kilomètres pour vous présenter ce magnifique imago qui m’a bien fait courir.
Description de Boloria dia
Commençons par son nom « Petite Violette ». A priori, rien ne désigne la couleur des ailes de Boloria dia à part une bande violette qui court sur la largeur des faces antérieures. Le dessus de la couverture alaire est orange vif avec des rangées de points noirs. Le dessous est délicatement dessiné, alternant motifs géométriques, taches de couleur et tons pastel brun. De près, ces vitraux ont la patte d’un artiste contemporain !
Pour ce qui est de la taille du papillon, nous sommes face à un petit papillon. Son envergure avoisine 40 à 50 mm. Son aspect général ressemble à une autre espèce, plus commune, le Petit collier argenté. Pour distinguer les différences avec le Petit collier argenté et la Petite violette, je vous ai préparé des explications dans cet article.
Habitat
Ce petit papillon orange à points noirs aime les milieux frais des allées de forêt, des prairies qui bordent les lisières. Il se déplace volontiers à la recherche de fleurs nectarifères sur les trames vertes en bordure de son aire d’émergence.
Plante hôte de la chenille
La réponse à cette question est dans le nom puisqu’il s’agit de la violette ! La femelle choisit de pondre parfois sur des supports à proximité de la plante hôte. Dans tous les cas, pour la survie du papillon, il faut des plants de violettes sauvages.
L’Atlas des papillons de jour signale que lorsque le froid dure durant le printemps, il est possible que la chenille ralentisse son métabolisme pour poursuivre son développement l’année d’après. Quand on y réfléchit, ce mécanisme est malin ! Pourquoi ? Tout simplement, parce que la violette pousse à la fin de l’hiver et nous savons que l’hiver glisse parfois durant le début du printemps. Du coup, les violettes risquent le gel tardif. Donc en fonction de la météo, l’émergence sera plus où moins conséquente.
Périodes de vol de Boloria dia
L’imago est visible dès le mois d’avril lorsque le printemps ne fait pas des siennes. En effet, il n’est pas rare que sur les prairies de l’Essonne ou du sud Seine-et-Marne, des observations soient réalisées. Plusieurs générations sont possibles puisque le papillon est visible jusqu’au mois d’août. En 2018 et 2019, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de photographier cette espèce sur Bleau. Il m’a fallu toutes ces années pour avoir cette joie. Pour évaluer sa présence en Île-de-France, je vous renvoie vers l’Observatoire francilien de la biodiversité.
Bonjour Djamal,
Merci pour tes photos et tes commentaires toujours instructifs, fruits d’une recherche poussée !
À midi un superbe papillon a voleté autour de moi, tout orange, mais je ne sais pas ce que c’était : j’ai maintenu la porte d’entrée fermée pour ne pas que mes chattes à l’affût derrière la vitre, puissent l’attraper.
Cordialement.
Brigitte DIDIER.
Les espèces de papillons orange sont nombreuses et pas toujours identifiables en un coup d’oeil !
Merci Brigitte pour ta participation active sur mon blog.
Cdlt
Bonjour Djamal,
Super comme toujours tes infos et images et merci pour le renvoi sur l’observatoire, même si ce n’est pas ma région, les descriptions y sont très appréciables.
La petite Violette est apparue très tôt dans ma friche cette année, un des premiers que j’ai observés.
Catherine
Merci Catherine et heureux que cela t’intéresse.
De quelle région es-tu ?
Ici en Seine et Marne, il est visible dès le mois d’avril si le climat s’y prête.
Bonjour Djamal
Je suis dans la Nièvre, et avec la météo clémente j’ai pu le photographier aussi en avril ! Je fais une conférence sur la vie des papillons et je glane des infos au fur et à mesure et je ne trouve pas d’explication à ce que j’ai observé chez certains azurés (pt être aussi chez d’autres paps) : as-tu remarqué ce frottement de leurs ailes lorsqu’ils sont posés en butinent ou pas ? J’avais cru qu’ils se réchauffaient mais mes observations précédentes ( ailes qui vibrent chez le demi-deuil en haut d’une brindille à la recherche de la femelle, attouchements de la trompe chez la piéride de la moutarde, etc …) me font penser que cela pourrait être une émission de phéromones, qu’en penses-tu ?
Merci,
Catherine
Bonjour Catherine,
Je n’ai pas d’explication rationnelle à propos du frottement d’ailes.
Chez les azurés par exemple, même les mâles frottent leurs ailes.
Or, les phéromones sont émises par les femelles pour indiquer leur disponibilité.
Donc, ce comportement ne devrait être observé que chez les femelles, ce qui n’est pas le cas.
Ce pourrait être simplement une spécificité de l’espèce qui ne répond à aucun besoin…
Je constate par contre que les papillons diurnes fonctionnent au repérage visuel.
Si un individu rentre dans son champ de vision par survol ou autre, il y a immédiatement interaction !
Dans la cas où la femelle refuse l’accouplement, elle bat des ailes en s’aplatissant (vu chez le citron et le tircis).
Le mâle ne parvient pas à s’approcher pour copuler.
J’y pense, les phéromones ne sont pas utiliser que par les papillons de nuit ?
@+
Cordialement
Djamal
Bonjour Djamal
J’ai lu pas mal de choses concernant la vie sexuelle des paps .. ls mâles et les femelles des papillons diurnes (nocurnes également) émettent des phéromones, elles sont émises par les poils (androconies sur les ailes visibles ou non pour ls mâles) et sur le thorax pour les femelles .. les paps se servent aussi effectivement de leur bonne vue lorsqu’ils cherchent un partenaire, mais c’est aléatoire, ils utilisent plutôt leurs organes sensoriels ! puis viennent les parades et approches avec attouchement avec les antennes ou les pattes (observé chez le Flambé, Piéride, Demi-deuil, Damier de la succcise …).
Bonne soirée
Catherine