Je vous présente un capricorne que j’observe pour la première fois en forêt de Fontainebleau, Ropalopus femoratus. Il appartient à la famille des Cerambycidae. Découvrir un longicorne spectaculaire me ravit. Pensez donc, seulement 10 observations répertoriées en Île-de-France depuis 2003. Pourquoi ce coléoptère a réussi à se cacher aussi longtemps ? C’est ce que nous allons voir ensemble.
Description
Ropalope à fémurs rouges mesure entre 10 et 16 mm de long. Il se distingue par ses élytres noir mat comme le thorax et les yeux. Cela contraste avec des fémurs rouges ou orangées, d’où il tire son nom vernaculaire de Ropalopus à pattes rouges. Le bout des pattes est noir. Les antennes comportent 10 articles (segments). Son aspect est celui d’un capricorne avec des antennes presque aussi longues que le corps.
Habitat
Ropalopus femoratus habite essentiellement les forêts de feuillus où se trouvent des arbres sénescents. En d’autres termes, il fréquente les parcelles de bois morts ou vieillissants. On le rencontre non loin de vieilles branches d’arbres de chênes, de hêtres, de bouleaux et de châtaignier principalement en forêt de Fontainebleau. Les forêts bien préservées offrent un environnement idéal pour son expansion. Typiquement, on devrait pouvoir en observer dans les réserves biologiques intégrales du massif. Malgré toute l’attention que je porte à mes sorties photos depuis plusieurs dizaines d’années, je ne l’avais jamais vu précédemment. J’en conclus qu’il a soit une vie plutôt discrète qui le protège, soit qu’il est relativement rare.
Période d’observation
Ropalopus femoratus est principalement actif de mai à juillet. C’est durant cette période que les adultes émergent, se reproduisent et peuvent être observés sur les troncs d’arbres et les branches mortes.
Plantes visitées
Bien que ce coléoptère ne se nourrisse pas directement de plantes florales, il joue un rôle dans l’écosystème forestier où poussent ces espèces d’arbres :
- Chênes
- Hêtres
- Bouleaux
- Érables
Cycle de reproduction
Il faut compter un temps de 2 à 3 ans entre la ponte des œufs et le développement des larves polyphages et l’observation des adultes. Ces larves creusent des galeries à l’intérieur des branches mortes. Elles contribuent à la décomposition et le recyclage des nutriments dans le sol. Et c’est tout un écosystème qui en bénéficie.
Observation
La présence de ce capricorne forestier est un bon indicateur de la santé écologique. Les amateurs de nature et les chercheurs peuvent apprécier l’observation de cet élégant coléoptère et contribuer à la préservation de son habitat en favorisant la conservation des bois morts et de massifs anciens. D’ailleurs, celles-ci profitent à quantité d’autres insectes et mammifères, sans compter les espèces d’oiseaux qui s’y réfugient.