Le Sphinx du peuplier (Laothoe populi) est un gros papillon de nuit de la famille des Sphingidae. Cet impressionnant lépidoptère est un hôte commun des abords de la forêt de Fontainebleau. Il s’agit bien d’un papillon commun que l’on trouve au cœur des villes et villages un peu partout en France. Sa morphologie par la disposition de ses ailes et son mode de vie sont étonnants.
Description
Les plus grandes femelles atteindront pratiquement les 80 mm d’envergure alors que les mâles plus rarement les 70 mm. Ici comme souvent, le dimorphisme sexuel est visible par cette différence de taille et par un abdomen bombé de la femelle avant sa ponte. Une des autres caractéristiques de prince de la nuit est la forte variabilité de couleur d’un papillon à l’autre. La palette de teinte va du gris au marron plus ou moins prononcé en passant par le beige.
Généralement une tache rouille marque le bord des ailes postérieures. Le bord des ailes est denté, comme découpé aux ciseaux. Les imagos ne se nourrissent pas durant leur vie aérienne. Leur seule préoccupation est la reproduction. Les phéromones jouent un rôle prépondérant dans l’attraction des mâles. Elles agissent comme un puissant aimant qui guide les papillons mâles jusqu’aux
femelles.
Habitat
Le sphinx du peuplier trouve un biotope favorable principalement dans les milieux humides (forêts riveraines, bords d’étangs, etc.), les plantations urbaines où poussent ces espèces de feuillues. J’en ai vu dans une grande ville du département des Hauts-de-Seine non loin du fleuve.
Plantes hôtes
Les arbres que recherchent les femelles pour pondre sont les peupliers et les saules principalement. D’autres espèces de feuillues comme le tremble ou le bouleau sont parfois utilisées comme plantes hôtes.
Période de vol
L’espèce est bivoltine. En effet, le sphinx du peuplier est visible sur une large période comprise entre les mois d’avril et mai et ensuite entre septembre et octobre. Étant un papillon nocturne, son activité commence quelques heures après le coucher du soleil. Sa principale préoccupation est de trouver le partenaire pour s’accoupler.
Description des chenilles
Au bout de plusieurs mues, la chenille arrivée à maturité mesure 65 à 70 mm de long. À ce stade, elle est verte et a une corne à l’extrémité du corps. Comme pour le sphinx du chèvrefeuille, on retrouve cet aspect perlé et rugueux de la peau. Les flancs sont barrés de lignes claires. Les yeux sont de la même couleur que le reste du corps.
Lorsque la chenille a atteint son développement optimal, elle va changer de couleur. De verte, sa teinte va passer au gris violet plus ou moins pâle. Durant cette période, il est possible de la voir déambuler au sol à la recherche d’un lieu propice à sa nymphose. Généralement, elle cherchera à s’enfouir pour fabriquer une enveloppe protectrice. Une modification profonde de son métabolisme va redistribuer les « cartes » pour préparer l’insecte à devenir un beau papillon nocturne. Au printemps de l’année suivante sortira un pimpant imago qui accomplira le prochain cycle de reproduction sans se nourrir.
Plus de détails ici pour découvrir les autres espèces de Sphingidés.
Merci Djamal pour ces précieuses explications et cette photographie très détaillée.
A bientôt pour une prochaine envolée printanière.
Et prudence : Covid ne nous oublie pas !
Christian
Merci pour vos articles.
A.M.A.
et nous voila encore un peu plus savants. Merci Djamal et bonne journée pleine de découvertes.
Bonjour Djamal,
Merci pour ton article, très intéressant, tu parles de la chenille : je m’attendais à la voir en photo.
Les peupliers sont rares sur Toulon, on les retrouve plus au nord dans le centre du Var.
Bonne semaine, reste prudent.
Amicalement.