Le Sphinx du troène (Sphinx ligustri) de la sous-famille des Sphinginae est certainement un des plus grands papillons de nuit sédentaires de l’Ile de France, dans la famille des Sphingidae. Ce lépidoptère a des caractéristiques physiques indiquant de réelles possibilités aériennes comme le vol stationnaire. Malgré tout, il est probable que vous n’ayez jamais observé cet insecte nocturne.
Apparence, taille, couleurs du papillon
Bien que son apparence soit mimétique lorsque les ailes sont plaquées le long du corps, ce grand costaud exhibe sur le dessus de belles nuances de couleurs. D’autre part, on distingue sur l’abdomen une bande beige marquée de chaque côté par une alternance de lignes rose vif et noires.
Le thorax est noir sur le dessus avec des antennes blanches. Le papillon est muni de gros yeux noirs. Les ailes sont mimétiques avec des nuances de marron foncé qui partent de la base du thorax vers la pointe des ailes. Le reste des motifs se disperse en zones brunes claires marquées de quelques lignes.
L’envergure du Sphinx du troène est comprise entre 10 cm et 12 cm. L’apex est pointu. repos en journée, les ailes plaquées contre le corps sur un tronc ou une souche, il est difficile de le détecter au premier coup d’œil. Ainsi, malgré sa grande taille, ce papillon de nuit est inoffensif et donc ne pique pas.
Le dimorphisme sexuel entre le mâle et la femelle est quasiment absent. On note juste une taille plus grande pour cette dernière et un abdomen plus arrondi.
Reproduction – Plantes hôtes et nourriture
Grâce aux puissantes phéromones, le mâle trouve la femelle et s’accouple avec durant les mois de mai/juin. De petits œufs verts sont pondus à l’unité ou par paquet. La femelle choisit le troène, le lilas, le frêne et probablement plusieurs autres plantes d’ornements telles que le jasmin comme plante nourricière. Heureusement qu’il existe un choix potentiel de plantes sauvages et cultivées pour déposer sa ponte, ce qui assure la survie de l’espèce.
Les différents cycles de la chenille
Quelques jours après la ponte, sortent de minuscules chenilles vertes avec une longue corne noire à l’extrémité. Toutes arborent cette petite corne recourbée vers le bas. Le stades larvaire passera nécessairement par 5 mues de la chenille. À chaque changement de peau, l’aspect de la larve change. Au dernier stade, d’une manière générale, la chenille verte avec corne a sur les flancs de chaque segment, une strie double violette et blanche. Ainsi, arrivée à terme, la chenille bien dodue mesure plus de 10 cm. Par ailleurs, il existe aussi des variantes chromatiques tirant sur le violet sur l’ensemble du corps de la chenille.
Commence alors, un changement de comportement. Au bout de 4 semaines, la larve cesse de s’alimenter et commence à changer de couleur. De verte, elle passe au brun. À ce stade, elle descend au sol pour rechercher à s’enterrer pour effectuer une avant-dernière transformation avec la nymphose. La chrysalide est enterrée à faible profondeur pour une durée pouvant aller apparemment jusqu’à 3 ans.
Nymphose et chrysalide
Lorsque la chenille est arrivée au dernier stade larvaire, elle recherche au sol le moyen de s’enterrer pour la nymphose. La chrysalide est de grande taille. Un petit fourreau est visible sur l’avant et signale l’existence d’une petite trompe en devenir.
Période de vol en Île de France de Sphinx ligustri
Le Sphinx ligustri vole entre avril et juillet en région parisienne. Par exemple, j’ai trouvé courant avril 2019 un sphinx du troène mâle mourant devant chez moi. Je précise que cette espèce est bien présente sur le bassin parisien, mais demeure discrète de par ses mœurs nocturnes. Sur la partie nord de la France, les imagos sont probablement univoltines ou monovoltines, c’est dire qu’une seule génération prend son envol dans l’année.
Où voir le Sphinx du troène ?
On trouve dans presque tous les types d’habitats en France ce grand papillon de nuit. À partir du moment où poussent les plantes hôtes utilisées comme nourriture par les chenilles, sa présence est possible. Il peut être posé sur un mur comme sur les branches d’une haie de troène.
Les sphinx sont des papillons formidables. Douée de capacités physiques exceptionnelles, chaque espèce est un sujet d’étude à lui seul. À ce titre, ce lépidoptère nocturne n’y échappe pas. Il fait donc l’objet de curiosité des amateurs d’entomologies. La présence de ces hôtes de la nuit près chez nous est une chance qu’il faut savourer. Pourvu que cela dure !
Bonsoir, je suis de guichen en ille et Vilaine, en bretagne , et cet après-midi j ai repéré des dizaines de de crottes de sphinx, et ce soir dans mon lilas, j ai trouvé une énorme Chenille prenant son diner. Elle est magnifique, première fous que j en vois par chez nous !
Bonjour Djamal,
Toujours très agréable de suivre ton blog et de découvrir tes recherches et tes illustrations, qui nous apprennent beaucoup plus que les livres que j’ai chez moi.
La nature est belle, mais côté insectes et oiseaux, mes connaissances sont restreintes… et à chaque page, j’apprends davantage. Merci !
Cordialement.
Bonne semaine.
Brigitte.
Merci Brigitte, je vais rougir là !
Bonjour
Je tiens à signaler que début septembre 2019 à Saint Maur des fossés Val de Marne j’ai exfiltré de chez moi un grand sphinx des troènes.
Je n’ai pu faire aucune photo tellement ce magnifique insecte se brutaliser sur mon lustre. Rassurez-vous j’ai tout éteint les lumières et j’ai pu grâce à une lampe de poche le coiffer d’un grand récipient de cuisine et en glissant une feuille cartonnée je lui est rendu sa liberté avec une émotion énorme d’avoir rendu à Dame Nature un des siens.
Cela faisait au moins dix ans que j’en avez point vu.
Je vous souhaite à tous le même bonheur
Bonjour, hier soir 23 août 19 à Samois sur Seine, j’ai trouvé un papillon géant chez moi.
J’ai réussi à le capturer sans le blessé pour le remettre dans le jardin.
Je n’en n’avais jamais vu auparavant et j’étais impressionnée.
Ce matin, j’ai fait des recherches et je suis tombée sur votre blog que je trouve très intéressant.
J’ai trouvé les informations que je souhaitais. C’était un Sphinx du troène !
bien à vous,
Content d’avoir contribuer à identifier ce grand papillon de nuit !
Cdlt
hier, j’ai trouve sur ma porte un sphinx du liseron
Superbe photos , merci pour ces articles qui nous donnes de bonnes informations , ce sphinx me rappel un peut aussi le sphinx du liseron ?
je pratique aussi la macro photos pour le plaisir des yeux tellement ces insectes sont magnifiques,
dernièrement j’ai photographier une mante religieuse juvénile à la lumière de ma cour qui attire une multitude
d’insectes que je ne connait pas toujours ,et rechercher leur noms n’est pas toujours facile ,même sur internet.
je passe parfois beaucoup de temps sur Google images !
cordialement Yves gérard.
merci pour ces merveilleuses photos. Bien que l’on soit environné de troënes on ne voit jamais ces papillons. Amicalement.