Thècle de l'orme - Thécla

Thècle de l’orme (Satyrium w-album)

Parmi les petits papillons à queues de la famille des Lycaenidae, je vous présente la Thècle de l’orme (Satyrium w-album). Il ressemble à la Thècle de l’Yeuse par sa taille et sa forme, mais présente néanmoins suffisamment de différences visuelles pour l’identifier des autres papillons de jour de cette espèce.

Description

Alors voyons ce qui distingue Satyrium w-album des autres Théclas. Le premier indice est dans la deuxième partie du nom latin. Avez-vous remarqué les termes W-album ? Ils désignent d’une part la ligne en forme de W que l’on voit sur la face extérieure de l’aile postérieure. Ensuite la couleur est désignée par le mot album ! Autrement dit, vous avez un moyen d’identification de ce lépidoptère de cette famille grâce à ce W blanc.

 

La teinte des ailes est d’un brun gris. La bande orange est continue et remonte jusqu’au bord de l’aile, soulignée par une ligne noire. Un point bleu orne la base basse entre la frange de l’aile et la bande orange. Comme le montre la photo ci-dessous, les imagos portent 2 queues de tailles différentes sur chaque postérieures. Aucun dimorphisme sexuel ne distingue le mâle et la femelle, si ce n’est une taille légèrement supérieure pour cette dernière. L’envergure des imagos oscille entre 28 et 32 mm.

Thècle de l'orme (Satyrium w-album) femelle butinant de l'origan sauvage
Thècle de l’orme femelle butinant de l’origan sauvage

 

Habitat

Son habitat arboricole dépend de la présence d’un arbre caduc, l’orme. Étant donné que cette espèce se développe mieux en pleine lumière, on trouve l’orme souvent en lisière, près des haies ou dans les forêts riveraines. Donc, les imagos ne s’éloignent pas de la présence des plantes hôtes. Les Thècles de l’orme butinent volontiers sur le sureau yèble (Sambucus ebulus), les ronces, l’origan sauvage.

Thècle de l'orme butinant de le sureau yèble (Sambucus ebulus)
Thècle de l’orme sur le sureau yèble (Sambucus ebulus)

 

Plantes hôtes

Les femelles pondent sur 3 types d’ormes, l’orme champêtre (Ulmus minor), l’orme de montagne (Ulmus glabra) et l’orme lisse (Ulmus laevis). La femelle choisit des arbres suffisamment matures pour produire des fleurs. Cette astuce est utile, car elle permettra aux futures chenilles de se nourrir des bourgeons au printemps suivant.

Il faut savoir aussi que la survie de l’espèce dépend de la présence de ces arbres et de leur état sanitaire. Qu’une maladie ou l’attaque d’insectes viennent à les détruire et les populations disparaissent peu à peu. Ce fut le cas avec la graphiose, une maladie fongique qui décima une grande quantité d’ormes dans les années 70.

Période de présence

Les imagos sont univoltins. Une seule génération de papillons vole par saison. Ainsi, la période de présence se situe entre les mois de juin et juillet en forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne) sur la partie riveraine et aux abords.

Le saviez-vous ?

Thècle est de type féminin. Son origine est grecque et signifie « gloire de Dieu ».

Statut en Île-de-France

La Thècle de l’orme est localisée le long des cours d’eau la plupart du temps en région parisienne. Il se montre relativement rare ou tout du moins difficile à voir. Son mode de vie arboricole et le type de milieu dans lequel il évolue font que les observations peuvent se montrer moins fréquentes.

 Sources bibliographiques
  • Papillons du Loiret
  • Papillons de jour de Bourgogne et Franche-Comté

8 commentaires

  1. Merci pour ta page intéressante, agrémentée de belles photos de la thècle de l’orme.
    Je ne connaissais pas, les ormes étant rares dans le Var…
    J’aurais pu le rencontrer sur l’origan, mais je n’ai gardé ce souvenir…
    Bonne semaine et merci de partager.
    Stay safe.

  2. Très intéressant cet article sur ce petit papillon que je ne connaissais pas. merci à vous pour toutes ces infos elles sont si pratiques pour la photo.

  3. Bonjour Djamal,

    Belles photos d’un papillon auquel je n’ai jamais vu ou remarqué …

    Il faut dire que depuis les années 70, les ormes sont décimés par la graphiose, une maladie mortelle transmise par un insecte : le « scolyte typographe » je crois. Les larves creusent sous l’écorce des ormes , ce qui n’est pas trop grave, mais ce faisant elles introduisent la graphiose qui tue l’arbre à coup sûr en 2 ou 3 ans.

    A tel point que les ormes des avenues de Paris ont été décimés et remplacés par des platanes ou des ormes américains insensibles à la maladie. Par exemple, l’avenue de Saint-Mandé (là où se trouve le siège de l’ONF à paris était bordée d’ormes en 1990. Maintenant, ils sont tous morts de la graphiose et il y a des platanes….

    Le scolyte n’est ni gros ni très joli, mais ça pourrait faire une photo(?)

  4. Dommage que la plupart du temps les papillons sont photographiés ailes repliées ce qui ne donne aucune idée de leur beauté…

    • Pour cette espèce, sa beauté est dévoilée par les motifs des faces extérieures.
      Cela tombe bien, car il ouvre rarement ses ailes !
      L’intérieur est marron uni, donc pas grand chose à voir, mais je vous comprends.

  5. Merci. Je vous envie, encore une fois, mais suis reconnaissante que vous nous en fassiez profiter.

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