Petit collier argenté sur une scabieuse colombaire

5 fleurs indispensables aux papillons l’été

Quand le beau temps s’installe en été, quelques plantes vivaces en milieu naturel produisent du nectar pour nourrir les lépidoptères de la forêt de Fontainebleau. Ces fleurs sauvages sont alors une table que les papillons diurnes ne refusent pas, bien au contraire. Face à la sécheresse et au changement climatique, elles sont un moyen de survie indispensable pour l’entomofaune. Voyons quelles sont les espèces les plus visitées par ces gracieux insectes.

Les fleurs mellifères à quelle période ?

Il existe un synchronisme évident entre la floraison des fleurs et l’apparition des insectes pollinisateurs. Cet état de fait contribue à assurer du nectar toutes les semaines durant et permet la reproduction de la couverture végétale. Pour situer un peu la période en question et les espèces de papillons concernées, je situerais la fin du printemps (juin) jusqu’au milieu de l’été (mi-août).

Pourquoi ce découpage ?

D’après mes observations, après le milieu du mois d’août, la chaleur est telle, que très souvent ses dernières années, la végétation est cramée par le soleil. Pour rester en vie, les imagos se dirigent vers les îlots de nourriture restants. Cela les oblige à parcourir des distances pour trouver ces sources d’approvisionnement. C’est ainsi qu’en focalisant sur environ 10 semaines, vous serez en mesure de comprendre pourquoi la présence de ces fleurs nectarifères est essentielle à leur survie.

 

La liste composée de 33 variétés de papillons que je vais vous présenter a pour but d’illustrer l’intérêt de conserver, voir de favoriser ces végétaux pour fixer, entretenir et fournir pourquoi pas un corridor vert aux populations de rhopalocères.

Les 5 espèces de plantes indispensables aux papillons

D’après ce que j’ai observé, les familles suivantes sont les Lamiaceae, les Boraginaceae, les Dipsacaceae et les Rosaea. À elles 5, ces vivaces couvrent la période indiquée un peu plus haut. La première à fleurir est la suivante :

  1. Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria)
  2. Vipérine commune (Echium vulgare)
  3. Serpolet (Thymus serpyllum) famille des Lamiaceae
  4. Ronce commune (Rubus fruticosus) famille des Rosaea
  5. Origan (Origanum vulgare) famille des Lamiaceae

Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria)

De la famille des Dipsacaceae, les fleurs bleu violet de cette plante sont portées par de longues tiges. Elle fleurit de mai à août. Elle est recherchée et attire quantité de papillons petits et grands. J’ai déjà observé dessus les espèces suivantes :

  • Souci (Colias croceus)
  • Myrtil (Maniola jurtina)
  • Flambé (Iphiclides podalirius)
  • Citron (Gonepteryx rhamni)
  • Tabac d’Espagne (Argynnis paphia)
  • Petite Tortue (Aglais urticae)
  • Mégère (Laisommata megera)
  • Sphinx bourdon (Hemaris tityus)

Scabieuse colombaire (Scabiosa columbaria) - Les 5 espèces de plantes indispensables aux papillons

Vipérine commune (Echium vulgare)

Cette plante nourricière bleue est de la famille des Boraginaceae. Elle nourrit les imagos pendant 2 à 3 mois par floraisons successives de mai à août. Elle attire les espèces printanières de papillons diurnes. Ci-dessous, voici une liste non exhaustive de lépidoptères butinant les hampes fleuries.

  • Vanesse des chardons (Vanessa cardui)
  • Grand Nacré (Argynnis aglaja)
  • Moyen Nacré (Fabriciana adippe)
  • Machaon (Papilio machaon)
  • Demi-deuil (Melanargia galathea)
  • Moro-sphinx (Macroglossum stellatarum)
  • Sphinx gazé (Hemaris fuciformis)

Vipérine commune (Echium vulgare) - 5 fleurs indispensables aux papillons l'été

Serpolet (Thymus serpyllum)

Cette plante couvrante rose est certainement celle dont la floraison est la plus courte puisqu’elle est étalée sur quelques semaines en juin et juillet. Elle fait partie de la famille des Lamiaceae. Elle attire ces papillons :

  • Némusien (Lasiommata maera)
  • Cuivré fuligineux (Lycaena tityrus)
  • Petit collier argenté (Boloria selene)
  • Argus vert (Callophrys rubi)
  • Céphale (Coenonympha arcania)
Serpolet (Thymus serpyllum) - Les 5 espèces de plantes indispensables aux papillons
Serpolet sauvage photographié en forêt de Fontainebleau.

Origan (Origanum vulgare)

Dans cette liste de 5, l’origan commun appelé aussi marjolaine sauvage est peut-être celui qui attire le plus toute sorte de butineurs, l’abeille au papillon.  De la même famille que le serpolet, elle fleurit en juillet et août. Pendant les fortes chaleurs, elle délivre un doux nectar qui maintient les populations d’insectes.

  • Amaryllis (Pyronia tithonus)
  • Hespérie sp.
  • Zygène sp.
  • Piéride la moutarde (Leptidea sinapis)
  • Fluoré (Colias sareptensis)
  • Paon du jour (Aglais io)
  • Bleu nacré (Polyommatus coridon)
  • Thècle de l’yeuse (Satyrium ilicis)

Origan (Origanum vulgare) - 5 fleurs vitales des papillons en été

Ronce commune (Rubus fruticosus)

Pour clore ce quinté gagnant, je citerais contre toute attente les fleurs de la ronce commune de la famille des Rosaea. Bien que poussant en milieux ouverts très souvent, on trouve des massifs buissonnant aux lisières ou en sous-bois clair. Ce sont rarement des lieux visités par le promeneur, car l’herbe y est haute et pleine de tiques au printemps. Mais pour les imagos fraîchement arrivés, c’est le resto à domicile. En effet, certaines espèces volent sur les chemins forestiers ou circulent à l’intérieur du massif. Elles trouvent alors sur son biotope de prédilection, une source de nourriture sans pesticide.

  • Nacré de la ronce (Brenthis daphne)
  • Petit sylvain (Limenitis camilla)
  • Piéride du chou (Pieris brassicae)
  • Mélitée du mélampyre (Melitaea athalia)
  • Tristan (Aphantopus hyperantus)

Ronce commune (Rubus fruticosus) - 5 fleurs indispensables aux papillons l'été

Et les autres sources de nourriture ?

Ne parler que de 5 plantes est probablement réducteur, car bien d’autres assurent la survie des imagos comme le trèfle, le pissenlit, le chardon, la centaurée jacée et la sauge des prés. Toutes celles que j’ai citées poussent en forêt de Fontainebleau, à l’intérieur du massif, sur les bords de routes et sur les plaines ouvertes. Elles ne sont pas négligeables, car leurs floraisons successives assurent un apport de nourriture durant de longs mois. Les insectes butineurs suivent le même rythme tout au long des saisons.

Vous aurez aussi remarqué que les populations de papillons sont plus nombreuses en quantité et en diversité dans le massif forestier que dans les plaines cultivées. C’est la raison pour laquelle, les espèces sont précieuses. Elles forment un réservoir de biodiversité nécessaire à l’équilibre des milieux.

En conclusion, l’observation de ces petites bêtes permet d’avoir une idée de leur besoin en apport énergétique. Si à notre niveau, nous favorisons la présence de quelques plantes sur cette liste, ce sera le petit coup de pouce en direction de la biodiversité.

4 commentaires

  1. Merci pour cet article, de grand intérêt.

  2. Merci pour cet article.
    Par ailleurs, si je ne connaissais pas l’attirance de certaines fleurs sauvages, je sais attirer la ponte des œufs des machaons.
    Chaque année je collecte une vingtaine de chenilles (du stade larvaire jusqu’à l’imago).
    Si je puis dire, je les élève dans des plants d’aneth, dont les chenilles raffolent.
    Dommage pour les oiseaux…
    Mille fois merci pour vos articles tous aussi intéressants les uns que les autres.

  3. Merci pour cet article très utile
    J’ajouterais l’eupatoire chanvrine si elle se trouve aussi dans votre forêt
    Cordialement

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Le contenu est protégé !