Quel est le rôle d’un espace naturel sensible ? Que peut-on observer dans un ENS ? Où les trouve-t-on en Seine-et-Marne ? Comme vous le savez, la biodiversité est en berne à peu près partout. On entend parler de disparition d’espèces d’oiseaux, de batraciens, etc. Pour mener à bien la protection et la conservation des espèces d’animaux et de plantes, il y a les ENS. Mais voyons leur utilité.
Le rôle d’un espace naturel sensible
Près de chez vous, il existe probablement des îlots de biodiversité. Peut-être un carré d’herbes sauvages suffit à attirer des abeilles, des papillons, des sauterelles et autres petites bêtes. Supprimez ce bout de nature par du béton et tout un pan de cette petite faune disparaîtra. Pour éviter cela, il faudrait que ce carré d’herbes soit protégé légalement et physiquement. Une association de protection de la nature pourrait faire reconnaître la richesse de l’endroit en inventoriant les espèces fréquentant cet espace. Ainsi muni d’une sorte de « justificatif », votre carré d’herbes est déclaré zone de protection de la vie sauvage. Vous obtenez son entretien et le suivi scientifique. Vous plantez une clôture pour éviter toute tentation extérieure. Deviner quoi ?
Vous venez de créer un ENS (espace naturel sensible), bravo !
Cette petite histoire explique comment les espaces naturels sensibles sont créés. Le processus est bien sûr plus compliqué à mettre en œuvre, car il y a de l’argent en jeu, mais la trame est celle-ci. Donc, pour répondre à la première question qui était : « à quoi sert un espace naturel sensible ? », la réponse est qu’il s’agit d’une mesure de protection d’un milieu abritant des richesses naturelles végétales, animales, géologiques.
En Seine et Marne, c’est le conseil général départemental qui veille sur les espaces naturels sensibles. Il se repose sur des scientifiques, des associations de naturalistes de la région et d’autres encore pour évaluer la richesse des sites. Régulièrement, des études sont menées pour déterminer la progression ou la disparition d’espèces connues. Ils entretiennent les ENS pour que le public ait accès aux chemins. Ils informent à l’entrée de chacun d’eux par un plan de circulation, les chemins à l’intérieur. Pour certains, des points d’observations ont été créés pour les visiteurs. Tout est fait pour que la nature reprenne ces droits et que le public le sache !!!
Que peut-on observer dans un espace naturel sensible ?
Pour répondre à cette question, il faut distinguer les différents milieux (biotopes) existants. Il y a des zones humides, les prairies sèches, les forêts, etc. Chaque milieu comporte des plantes, des insectes, des mammifères, des oiseaux dépendant de l’écosystème dans lequel ils évoluent. Autrement dit, à chaque milieu une avifaune spécifique.
Pour vous aider à vous faire une idée sur les espèces rencontrées sur un ENS, je vous propose de faire connaissance avec 3 espaces naturels sensibles liés à la forêt de Fontainebleau. Ils sont accessibles, riches au niveau flore, insectes, batraciens, mammifères et en oiseaux.
Les 3 espaces naturels sensibles de la forêt de Fontainebleau
- La Rochette/Dammarie-les-Lys
- Marais d’Épisy
- Plaine de Sorques
L’ENS de la Rochette/Dammarie-les-Lys est situé à la pointe nord de la forêt de Fontainebleau. L’espace naturel sensible est accessible à pied à partir de la gare SNCF de Melun. Comptez 2 h 30 pour faire le tour du sentier bleu tranquillement (environ 5 à 6 km). Cette zone est ponctuée par des mares qui attirent quantité de grenouilles, crapauds, tritons, libellules. Quant à la partie forestière, elle abrite des chevreuils, sangliers, hérissons, écureuils roux, etc.
L’ENS du marais d’Épisy est au sud du massif forestier bellifontain. L’ENS est à proximité du Loing. Il forme de vastes étendues de marais, de prairies humides, de roselières abritant 40 espèces de libellules, 38 espèces d’orthoptères (grillons, sauterelles, criquets), 28 espèces de papillons diurnes.
L’ENS de La Plaine de Sorques est l’espace naturel sensible le plus grand. Il se trouve à proximité de la commune de Montigny sur Loing. Il borde le Loing, affluent de la Seine. Il abrite quantité d’espèces de toutes sortes. On peut croiser le héron cendré, le cormoran, la foulque, le grèbe huppé, le grèbe castagneux, la mouette rieuse, la sterne pierregarin, la poule d’eau, le martin-pêcheur, le pic épeiche, pic épeichette, le pic vert, le pic mar, le pic noir, la buse, l’épervier, la bondrée apivore, le fuligule morillon et milouin, la sarcelle d’hiver, le canard souchet et pleins d’autres espèces saisonnières. C’est également un bon spot d’observation pour le cerf élaphe et le sanglier.
Ce site est riche en insectes et concentre pas mal d’espèces du massif. Il y a 31 espèces de libellules et 40 espèces de papillons sur le site.
Pour en savoir plus : ENS de Seine et Marne