Triton alpestre mort - Les autres victimes de la route

Les victimes de la route – Fourrures et plumes

Quand je me déplace en voiture, j’aperçois régulièrement des animaux victimes de la route. Je constate que la plupart du temps ce sont des espèces que je n’ai jamais observées vivante. Secrètes ou rares, ces bêtes subissent le trafic. La forêt de Fontainebleau et ses habitants ne sont pas épargnés.

Victimes de la route | État de fait

Les collisions avec les animaux de la forêt sont fréquentes toute l’année. Chevreuils, sangliers, biches sont souvent cités lors des accidents. Bien souvent, nous avons affaire à des animaux nocturnes qui s’approchent du bord des routes pour s’alimenter ou pour traverser. Certains comme les sangliers retournent la terre pour manger bulbes, racines et vers. Éclairés par les feux des voitures, nous les apercevons souvent au dernier moment. Notre vigilance est à son maximum, car à chaque instant, un animal peut traverser. Les cerfs (biches) présentent les mêmes risques. La forêt étant le domaine des animaux, il est difficile de faire cohabiter des routes à fort trafic et la sécurité des personnes. Les automobilistes trinquent et les animaux payent un lourd tribut.

Martre des pins - Mammifère de la forêt de Fontainebleau
Martre des pins – Mammifère de la forêt de Fontainebleau

Il y a un autre facteur faisant des victimes de la route. Ce facteur est plus lié à nous qu’à la bête. Un animal qui traverse entraîne systématiquement un coup de volant d’évitement. Ce réflexe peut se révéler mortel pour les occupants de la voiture. D’autrefois, c’est la vitesse des automobiles qui est en cause. Toujours est-il que vitesse excessive, mauvais réflexe, inattention, malchance sont des causes aggravantes. Pas facile cette cohabitation, n’est-ce pas !?

 

Amour mortel

Au printemps et en été, les autres victimes de la route paient un lourd tribut. Avec la sortie de l’hiver, les animaux se déplacent pour trouver un nouveau territoire, un partenaire. Ils sont amenés à traverser les routes forestières. Ces victimes ne sont pas toujours celles que l’on imagine ! Combien de fois, nous percutons sans nous en rendre compte des papillons. Avec la trainée aérodynamique de notre véhicule, nous envoyons au tapis ces insectes. Et à bien y regarder, les papillons, les abeilles, les mouches, les guêpes et autres bestioles volantes trinquent un peu partout. Il n’y a qu’à regarder nos pare-brise l’été…

Concernant les animaux un peu plus gros, je note chaque année comme victimes de la route les hérissons, sangliers (marcassins), quelques fouines ou des martres, quelques renards, des chouettes hulottes, des pigeons, quelques amphibiens.

Indirectement, les routes traversant les zones de reproductions des amphibiens font beaucoup de dégâts. D’ailleurs, proche de l’ENS de Sorques (forêt de Fontainebleau), plusieurs crapauducs ont été construits. Des glissières en toiles et en bois empêchent crapauds et grenouilles de traverser. Elles sont destinées à les conduire vers un point précis pour que des volontaires les transportent de l’autre côté de la route vers l’étang. Voici un lien, si vous souhaitez en savoir plus sur le système crapuduc mis en place.

D’autres fois, des fossés en ciment de chaque côté d’une route départementale sont un piège mortel pour les tritons en migration nuptiale. Le triton alpestre de la photo du haut s’est retrouvé mortellement piégé.

Ci-dessous, c’est une chouette effraie qui a été percutée. La photo a été prise le 10 avril 2015 à quelques kilomètres de Montereau-Fault-Yonne. Je n’ai jamais eu l’occasion d’en voir vivante dans la région…

Chouette Effraie - Oiseau de Seine et Marne
Chouette Effraie – Rapace nocturne

La genette commune n’est pas présente est possiblement présente en forêt de Fontainebleau ! C’est lors de mon passage en Camargue que j’ai découvert le cadavre de cet élégant mammifère.

Genette commune
Genette commune

 Constat d’un échec

Le constat de cette situation ne me permet pas de trouver de solutions viables. Pourrait-on envisager de réduire le nombre de routes traversant la forêt de Fontainebleau ? Et que dire de l’autoroute qui la traverse ? Avec l’explosion démographique, le trafic des routes gonfle. Nous ne sommes pas près d’abandonner nos chères voitures, n’est-ce pas ?! L’ingérence de l’homme dans son environnement provoque toujours un désavantage pour la vie sauvage. La biodiversité repose sur l’équilibre des différents maillons qui la composent. Affaiblir un des maillons (volontairement ou involontairement) détricote notre environnement.

Alors en attendant des jours meilleurs, cherchons les moyens d’épargner absolument toutes les victimes de la route…

2 commentaires

  1. Bonjour,
    Ce soir le 17/11/17 j’ai vu sur le bord de la route près du parking de la Feuillardière une genette de façon bien disctinte.
    Cdt
    JPh Tollard

    • Bonsoir Jean-Philippe,
      Cette observation m’intéresse dans le cadre de mon inventaire sur la vie sauvage de la forêt de Fontainebleau.
      Dans quelle circonstance l’avez-vous vu et vers quelle heure ?
      Cdlt
      Djamal

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