Chouette hulotte (Strix aluco)

Chouette hulotte (Strix aluco)

La chouette hulotte (Strix aluco) est un rapace nocturne de la famille des Strigidae. Son hululement est emblématique des nuits en forêt, notamment dans la forêt de Fontainebleau. Elle se fait plus souvent entendre qu’apercevoir. Son rôle dans l’écosystème est important pour l’équilibre des milieux. Sa discrétion diurne contribue à sa protection, bien que partiellement. Mais découvrons ensemble cet oiseau de nuit.

Description

Sa taille se situe entre 37 et 43 cm de longueur pour une envergure de 81 à 105 cm et un poids de 420 à 590 g​. La femelle est légèrement plus grande que le mâle, environ 5 % de plus en taille​. Elle présente un plumage mimétique aux teintes pouvant varier entre le roux, le brun et le grisâtre, avec des parties inférieures blanchâtres striées de rayures foncées. Deux formes principales de coloration du plumage sont notées, sans distinction de sexe ou d’âge​. Elle possède de grands yeux noirs et un disque facial plat entourant les yeux brun foncé. Son corps et sa tête sont ronds et trapus​. Sa morphologie est compacte avec une grosse tête rattachée au corps. D’ailleurs, elle dispose d’une souplesse au niveau du cou pour balayer la zone surveillée.

Chouette hulotte avec un lézard vert dans ses serres

 

 

Ses ailes lui permettent de voler silencieusement, ce qui est un atout dans le cadre d’une chasse nocturne à l’affût. Le bord des ailes est équipé de plumes soyeuses et de franges. Ces adaptations réduisent de manière significative les turbulences aériennes lors du vol, permettant ainsi une approche silencieuse. De cette façon, la proie ne capte pas le son produit par l’envol.

Habitat

Ce rapace nocturne, sédentaire, privilégie les milieux arborés ouverts et semi-ouverts, nécessitant des arbres pour la nidification. Elle tend à éviter les forêts denses de conifères boréales et les anciennes futaies compactes​. En forêt de Fontainebleau, elle apprécie particulièrement les réserves biologiques intégrales, car elle trouve des cavités dans les gros arbres.

​​Régime alimentaire

En opportuniste, son régime alimentaire, bien que varié, est principalement composé de petits mammifères (rongeurs, musaraignes) et peut inclure des oiseaux, des insectes, des amphibiens et des reptiles. La prédation se fait principalement à l’affût, depuis un perchoir bien placé​. Sa technique de chasse consiste à chasser à l’affût, utilisant son ouïe très développée pour localiser son repas avant de le saisir par surprise. Les proies sont avalées entières, et les éléments non digestibles sont rejetés sous forme de pelotes de réjection​. Notez sur la photo ci-dessus le lézard vert dans les serres de la chouette.

​Reproduction

La période de nidification se situe en hiver et au printemps (février à avril)​. La ponte se situe généralement dans des cavités naturelles ou artificielles (arbres creux, cheminées, granges). La chouette hulotte peut aussi utiliser d’anciens nids d’autres espèces d’oiseaux​. La chouette hulotte est monogame et maintient cette fidélité durant toute son existence. La femelle pond entre 2 et 5 œufs par couvée, et l’incubation dure 28 à 30 jours. Les jeunes restent dépendants de leurs parents pendant plusieurs semaines après avoir quitté le nid​.​​

Son rôle dans l’écosystème

En partant du postulat que chaque oiseau adulte rejette 2 pelotes de réjection par jour contenant 2 à 3 rongeurs, on peut faire un calcul simple. Sachant que pour une année, il y aura 3 x 365 captures, cela donne 1095 rongeurs mangés (mulots, musaraignes, souris, campagnols). Durant la période de reproduction, la quantité augmente d’une part par la présence d’un couple et d’autre part par le nourrissage de 2 à 4 jeunes. Cela augmente significativement le nombre de proies capturées sur une période de 2 à 3 mois. Partant de ce constat, il est évident que la présence des chouettes et hiboux contribue à la santé du milieu en régulant les populations de rongeurs.

Conservation

Strix aluco n’est pas considérée comme une espèce menacée et bénéficie d’un statut de conservation de préoccupation mineure (LC) selon l’IUCN. Elle est protégée en France, où il est interdit de la chasser, de la capturer, ou de détruire nids et œufs.​

13 commentaires

  1. Bonjour Djamal,
    j’adore la nature et j’aime beaucoup ce que vous faites.
    Bonne continuation, Christophe .
    https://www.venezvoler.com/

  2. Je reçois toujours avec grand plaisir vos photos et vos informations sur la faune et la flore de Fontainebleau.
    Bravo et merci beaucoup.
    Colette

  3. Gabrielle Huegli-Jobin

    Bonjour Djamal, cette description correspond à ce que j’ai pu observer dans un sapin près de chez nous. Cependant, j’ai été étonnée d’en voir une très jeune en plein jour, qui appelait par de petits cris différent que le hululement. Est-ce que ce soit possible qu’elle puisse être aussi nourrie en plein jour? Merci pour le partage. Bonne journée. Gabrielle

  4. Bonjour !
    Génial comme d’habitude 🙂
    On avait vu lors d’une sortie nature une chouette hulotte juvénile au sol dans un des cimetières il y a quelques années. C’était vraiment top ! Mais apparemment, le conservateur ne l’a plus jamais revu depuis.
    Bon dimanche et merci encore pour tous vos articles

  5. Bonjour Djamal,

    Merci, je connais bien cet oiseau qui venait nicher devant notre chambre. J’adorais l’entendre ululer dans les micocouliers et l’observer ! L’hiver c’était beaucoup plus facile car pas de feuillage ! Les rongeurs pullulaient avec le poulailler des voisins, les réserves de grains, et notre gros tas de feuilles. Bien chaude par sa décomposition, et bon abri pour maintes espèces, cette litière abritait les chiens des voisins qui venaient y dormir, des hérissons, des mulots, des couleuvres, des lézards, des milliers d’insectes. Une belle chaîne alimentaire à observer. La chouette, rusée et rapide, plongeait sur cette litière au pied de cet arbre où elle nichait, elle attrapait ses proies avec une précision remarquable, faisant parfois sursauter les chiens endormis, sans qu’ils aient eu le temps de la gober, elle s’envolait, la proie dans ses serres, le plus souvent des mulots ! Le gîte et le couvert dans le même espace : ces chouettes étaient fidèles au poste ! Observations sur trente ans. Les chiens et les chouettes étaient-ils devenus des amis, chacun faisant partie du paysage de l’autre ?
    Cordialement.
    Brigitte.

  6. Très beau.
    Merci !

  7. Comme d’habitude, un concentré de précisions et de clarté ! JLB

  8. Élisabeth Guillemain

    Merci bp pour vos envois qui m’apportent nombre de précisions mais principalement de connaissances. Pourriez-vous noter la durée de vie de cet oiseau et autant que vous le pourrez, son cri .
    Quelle différences avec les autres chouettes hormis leur grandeur et quelles différences avec le hibou (quel est son cri?)?
    Vous voyez, je suis bien ignorante!
    Cordiales salutations,
    Élisabeth Guillemain

    • Bonnes questions Elisabeth !
      La durée de vie d’une chouette hulotte dans la nature est comprise entre 15 et 20 ans.
      Le hululement est un cri que l’on n’oublie pas.
      La différence entre le hiboux et la chouette réside dans la présence d’aigrettes qui ressemble à des touffes de plumes de chaque côté de la tête.
      Cdlt

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