Le Coucou gris (Cuculus canorus) de la famille des Cuculidae nous revient de ses quartiers d’hiver, dès le début du printemps. Son chant ou cri a donné son nom vernaculaire. Il annonce la fin le renouveau de la nature dans les bois comme un signal. Cet oiseau gris et blanc ressemble à un rapace. Sa méfiance n’a d’égale que sa malice pour le parasitisme. Mais approchons-nous de plus près et voyons ce qui le caractérise.
À quoi ressemble le coucou gris ?
Le coucou gris est facile à trouver au début du printemps. L’approcher en revanche est plus compliqué notamment pour l’identifier. Donc pour apprendre à connaître ses caractéristiques morphologiques, je vous propose une description de cet oiseau migrateur de la famille des Cuculidae.
Nous avons affaire à un oiseau d’une trentaine de centimètres de long, soit à peu près la longueur d’une tourterelle turque. Par contre, la tête est plus grosse et le cou plus robuste. La forme semble très élancée et dynamique avec de longues ailes effilées et une queue de bonne taille. Une de ses principales caractéristiques est la posture qu’il adopte lorsqu’il est posé, les ailes tombantes et la queue relevée.
Le plumage est gris partout sauf la poitrine qui a des stries façon pull marine. Les pattes sont jaunes. L’iris est cerclé d’un fin trait jaune. Le bec est principalement noir avec parfois du jaune pâle sur les côtés ou à la base. Sinon, le bec robuste pointe vers le bas. Il n’existe pas de différences physiques entre le mâle et la femelle hormis l’existence de phase brune pour certaines femelles. Il m’est arrivé d’observer un coucou forme rousse durant ma jeunesse. Les juvéniles sont habillés d’un plumage strié du bec à la queue composé de gris, de brun et de blanc.
Aspect en vol
L’aspect du coucou gris en vol peut induire une erreur d’identification, car son plumage ressemble à celui de l’épervier d’Europe. Cuculus canorus bat des ailes de manière tendue et fait des arrêts fréquents au sommet des arbres pour pousser une série de cris.
Que mange le coucou ?
Le coucou gris est un véritable échenilleur. En effet, il consomme les premières chenilles qui font leur apparition au printemps. Il prélève une grande quantité de chenilles velues et par sa contribution entretien les boisements dans lequel il évolue. Il complète aussi son alimentation par des lombrics (ver de terre), des insectes (sauterelles, criquets, libellules) et par la consommation d’œufs de passereaux et d’oisillons. Outre le fait qu’il soit surtout insectivore, il est aussi omnivore quand l’occasion se présente.
Habitat/Biotope
On trouve Cuculus canorus dans presque tous les types de milieux. Bien présent en forêt de Fontainebleau, il occupe des massifs plus petits voir des petits bois, des bosquets. Ce volatile est également présent dans les milieux humides où il est fréquent de le voir percher au sommet d’arbres morts affairé à chanter. Pour mener à bien sa venue en France (et en Europe), il a besoin de sa nourriture de prédilection et de la présence de petits passereaux pour la reproduction.
Parasitisme chez les passereaux
La spécificité du coucou gris est le parasitisme de reproduction sur les petits passereaux insectivores. Parmi les parents adoptifs se trouvent les oiseaux de différents biotopes comme la rousserolle turdoïde, mais aussi le rouge-gorge, le rougequeue, le troglodyte mignon, la fauvette, la bergeronnette, etc.
La femelle pond tous les 2 jours des œufs relativement petits comparés à la taille de l’oiseau. Mais chose étonnante, la couleur de la coquille est généralement de même teinte que celle de l’hôte parasité ! Au total, durant la saison de reproduction, bien que les couples de coucous gris ne couvent ni n’élèvent aucun petit, la femelle pondra environ une petite dizaine d’œufs en moyenne.
Comportement
Au début de la saison de reproduction, la femelle surveille les allers et venues des petits oiseaux qu’elle ira parasiter. Lorsque débute la couvaison pour ces hôtes innocents, la femelle coucou déposera son œuf dans le nid et expulsera un de ceux de l’hôte. Parfois, elle le mangera tout simplement ! De cette manière les parents adoptifs auront la même quantité d’œufs.
La deuxième phase interviendra à la naissance du poussin. Effectivement, le mécanisme étant bien rodé, le petit du coucou va naître avant ses frères adoptifs. Mais ceux-ci n’auront pas l’occasion de faire connaissance puisqu’une fois éclos, le poussin s’évertuera à pousser avec son dos les œufs du nid par-dessus bord, restant seul à profiter de l’attention des parents adoptifs.
Les parents n’y voient que du feu et commenceront à nourrir d’insectes un géant qui les dépassera en taille. Certains parents finissent par monter sur le dos de l’oisillon pour continuer à le nourrir. Le nid devient alors trop petit pour contenir un « monstre » de près de 30 cm qui ouvre le bec tout grand parce qu’il a faim.
Il y a quelques années, j’avais regardé un documentaire télé qui expliquait que les femelles se « spécialisaient » dans une espèce pour la reproduction. Le taux de réussite lié au parasitisme de reproduction oscille entre 63 % pour l’éclosion et 56 % pour la reproduction en Italie selon le site migraction.net pour atteindre un niveau plus bas en Angleterre avec seulement 22 % de réussite pour l’envol.
Donc, pour réussir, il faut une certaine quantité d’œufs pondus. L’espérance de vie du coucou gris [environ 10 ans] permet de garantir la survie de l’espèce. En fait, l’échec est fréquent et les immatures qui quittent le nid sont chassés ou trépassent pendant la migration.
Chant et cri de Cuculus canorus
Le nom vernaculaire donné au coucou gris est en rapport avec le son émis lors du chant. Identifiable parmi d’autres, il y a le cri conventionnel que l’on entend. Mais les couples en période de reproduction produisent des sons comme des gloussements. Ci-dessous, je partage avec vous une excellente vidéo de Wildlife World montrant le chant et des ations de chasse sur des chenilles. Filmé de près, ce n’est que du bonheur, attention les yeux !
Migration/Période de présence de l’oiseau gris
Vu de France, le grand oiseau gris est de retour dès le mois de mars dans le sud du pays. En Seine et Marne, il se fait entendre courant avril. Son chant s’arrête dans la première quinzaine de juillet. Après, il se fait discret quittant peu à peu son aire de résidence pour entamer une descente vers ses quartiers d’hiver. Ses lieux de résidences hivernales se situent dans la partie sud-est de l’Afrique au-delà de la zone subsaharienne.
C’est ainsi que notre célèbre oiseau voyagera sur des milliers de kilomètres pour atteindre son lieu d’hivernage. Mais au fait, est-ce un oiseau européen passant l’hiver en Afrique ou est-ce un oiseau africain passant l’été en Europe ?
Je vous laisse donc sur cette réflexion…
Bonjour Djamal,
Encore merci pour votre super blog !
Oui! Coucou entendu (mais pas vu) il y a trois jours de coté de la sablière à Bourron-Marlotte !
Quel plaisir pour des oreilles, le printemps s’installe…
Monika, je suis heureux que mon travail vous plaise.
Merci pour votre observation !
Bonjour Djamal,
il y en a aussi près de chez moi, et je les entends durant tout l’été, mêlé aux chants de cigales et des martinets le soir venu, ou à l’aurore.
Quelle peut être l’explication des œufs du coucou de la même couleur que ceux de son hôte qu’il parasite ? Suit-il un régime particulier avant de pondre ?
Merci pour cet article !
Cordialement.
Brigitte.
Bonjour Brigitte, de ce que je me souviens avoir lu, il semble qu’une femelle se focalisera sur une espèce pour pondre ses oeufs.
Après, comment s’opère le mimétisme de couleur ? je ne sais pas…
Cdlt
Quelle merveille quand on n’en n’a jamais vu ! Merci pour cette belle vidéo.
superbe ! j’adore, j’habite en Bresse j’ai eu le plaisir d’en voir un s’envoler au printemps et l’entendre c’est
très agréable. Merci pour toutes ces infos.
marie jeanne
Encore un article superbe! Et les photos à couper le souffle! On va mieux connaitre ce cachotier. Merci Djamal!
Merci Monika