Le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est un petit rapace de la famille des Falconidae. Il n’est pas rare de le voir passer au-dessus des pelouses sèches de la plaine de Chanfroy (forêt de Fontainebleau) à la recherche de micro mammifère. Même si l’observer en forêt est difficile, il est bien présent. Ces facultés d’adaptation lui permettent de vivre dans tous les types de milieux jusqu’au beau milieu des villes. Voyons ce que nous apprends ce fin chasseur.
Description
Le Faucon crécerelle est un rapace de taille modeste, égal à celle d’un pigeon. Mâle et femelle présentent un dimorphisme sexuel. Cela se traduit par des couleurs de plumages différents. La couleur du dessous du corps peut aller du crème à du tabac, avec des rayures et taches foncées. Les mâles adultes ont une tête et une queue grises, et un dos marron tacheté de noir. Les femelles, qui sont habituellement plus grandes, sont brunes, la queue et le dos barrés de noir et parfois fortement teintés de gris, avec une bande subterminale. La taille moyenne est comprise entre 30 et 40 cm de long. Les mâles pèsent entre 135 et 250 g, alors que les femelles ont un poids compris entre 155 et 315 g.
Habitat
Le Faucon crécerelle fréquente tous les habitats ouverts ou semi-ouverts, depuis les rivages de la mer jusqu’aux zones de moyenne altitude montagneuse, des zones rurales les plus éloignées aux grandes villes comme Paris. Des lisières forestières aux prairies pâturées, des terres incultes aux mosaïques de cultures variées, ce rapace trouve ses ressources à toute période de l’année, bien que les conditions régionales puissent parfois varier. Cela en fait une espèce ubiquiste.
Régime alimentaire
La majorité du régime alimentaire des crécerelles en France est composé de petits campagnols, complété par des lézards et des insectes, majoritairement des orthoptères (grillons, sauterelles), en particulier dans le Sud. Des oiseaux, parfois chassés par des spécialistes, peuvent être consommés ponctuellement ou dans les grandes villes. La consommation de vers de terre ou de charognes est moins fréquente. Afin de se reproduire, l’espèce a besoin d’une quantité minimale de nourriture, dont la disponibilité dépend des cycles des proies et de la hauteur végétale. Les besoins journaliers sont estimés entre 4 et 8 petits campagnols (selon la saison) et l’approche de la chasse dépend de la visibilité des proies.
Reproduction
Fin avril, début mai le couple cherche à nicher. Les oiseaux recherchent des cavités naturelles dans les falaises (quand il y en a), soit des édifices (corps de ferme), soit des ruines, soit des anciens nids de corneilles ou autres corvidés. Ils pondent en moyenne 3 à 6 œufs qui seront couvés pendant près d’un mois. Un mois de plus et les jeunes quittent le nid un à un, encouragés par leurs parents.
Cris du faucon crécerelle
En milieu broussailleux ou en lisière, il n’est pas toujours aisé d’observer sans être gêné par quelque chose. Pour vous aider, je vous propose l’enregistrement des cris et chants de ce rapace fait par le site Web-ornitho.com. Pour écouter leurs vocalises, cliquer sur le lien.
Les étonnantes facultés du rapace
Les faucons crécerelles perçoivent les ultraviolets. Cette capacité leur donne d’étonnants pouvoirs ! Pour se rendre compte de l’étendue des possibilités, je dois vous parler préalablement des rongeurs qui peuplent les prairies. On compte parmi eux, les mulots, les campagnols, les souris, les rats, etc. Saviez-vous que ces petits mammifères laissent dans l’herbe leurs urines et leurs excréments ?
Ces 2 rejets laissés sur les pistes tracées par les micros mammifères absorbent les UV. Cela devient un marqueur du passage emprunté. Notre faucon crécerelle, survolant cette zone, repère le tracé (la route) emprunté par ses proies. Il n’a plus qu’à les guetter pour les attraper. Étonnant, non !
La plupart du temps, ce rapace commun utilise le vol sur place. Exécuté au-dessus d’un champ ou d’une prairie, il observe l’activité des rongeurs au sol. Dès qu’une proie est repérée, il cesse de battre des ailes et descend en piqué vers l’objectif. Faire le Saint-Esprit désigne la position du rapace en train de voler sur place les ailes positionnées en croix. La photo ci-dessus n’y fait pas référence puisque la femelle redescend en piqué vers son nid.
Leur alimentation dépendant dans une large mesure des rongeurs présents sur leur territoire de chasse, leur population subit un léger déclin. L’appauvrissement des sols, la monoculture, les traitements chimiques des cultures créent une réduction des effectifs des rongeurs. À ce titre, la forêt de Fontainebleau reste un terrain privilégié ! Si l’on conserve des biotopes ouverts et dégagés, nous permettons à notre petit rapace d’occuper certaines aires forestières.
Un faucon crecerelle était dans mon jardin. Il était occupé de manger un pigeon. Est-ce un hasard s’il passait par là ou mon jardin fait-il partie de son terrain de chasse? Si oui ce terrain est-il grand ? J’espère avoir la chance de voir un jour les petits
Bonjour Annick, merci de communiquer votre observation !
Êtes-vous sûr qu’il s’agisse d’un faucon crécerelle et pas d’un épervier ?
Je me pose la question étant donné la taille de la proie qui me semble grosse pour le faucon crécerelle
qui se tourne davantage vers des oiseaux plus petits.
De plus, c’est dans les habitudes de l’épervier de chasser dans les jardins.
Dans un cas comme dans l’autre, ces oiseaux ont besoin de beaucoup d’espace.
Cdlt
Cette année un couple de faucons crécerelle a fait 3 bébés dans le grand parc qui jouxte le château de Fontainebleau, on pouvait les observer et les entendre ; j’ai pu voir un des petits se balader au sol, avec encore des petites zones de duvet sur les ailes, pas farouche le p’tit bonhomme. Ils ont même laissé quelques jolies plumes pendant la mue… !
Merci mille fois pour votre site magnifique, je me régale de découvrir les noms et les moeurs de certaines petites bêtes que j’ai pu croiser depuis 3 ans :)))) Vos photos sont magiques !
Belle rencontre avec ces jeunes faucons ! La chance était avec vous 😉
Je suis heureux que mon blog vous intéresse à ce point. Merci à vous
@Bientôt Séverine
Bonsoir Djam
Il y a un couple actuellement dans mon bois avec les champs qui l’entoure c’et l’idéal pour la chasse, la luzerne vient d’être coupée et les autres surfaces travaillées pour la semence et toute la journée les cris sont perceptibles! je les dérange peut-être, je taille les haies !
je suis doublement heureuse avec la Bondrée apivore posée dans le jardin il y a peu .
Bonjour Chantal,
Tu es dans un superbe endroit pleins de surprises. J’espère que tu auras le plaisir d’en voir d’autres.
Au plaisir de te lire.
Djamal
Coïncidence, j’ai pu observer hier un couple de Faucons Crécerelle et des Soufrés, et tes articles récents m’ont permis de les identifier facilement. Je m’instruis grâce à ton blog.
Merci MonCahierNature 🙂