Fauvette à tête noire mâle et Femelle – Chant | Nourriture

La fauvette à tête noire (Sylvia atricapilla) est un petit passereau chanteur qui revient d’hivernage au mois d’avril chez nous. Le genre Sylvia de la famille des Sylviidae comprend 28 espèces à travers le monde. Alors que les broussailles sont sans feuilles, posté sur une branche, le chant du mâle retentit discrètement. Son plumage bicolore rend son identification facile. Mais détaillons ce petit oiseau migrateur !

Description de Sylvia atricapilla

Relativement simple à décrire, le plumage du mâle est gris clair voir gris bleu avec une calotte noire, tandis que celle de la femelle est brun roux. Leur bec effilé est parfait pour la chasse aux insectes. La fauvette à tête noire mesure 14 cm et à part la différence de plumage, rien d’autre à signaler. Des ornithologues espagnoles ont remarqué qu’il y avait 2 types de morphologie pour la fauvette à tête noire. La première qui est sédentaire a de longues pattes, des ailes courtes et rondes, un poids plus important et un bec plus long. La seconde qui est migratrice est plus légère, des ailes plus longues et pointues, des pattes et un bec plus courts.

 

 

Habitat

Son habitat est constitué de bois de feuillus, de parcs et jardins. On la surprend aux lisières dans la végétation buissonnante ou au sommet d’un arbuste. Elle aime bien se faufiler dans les buissons épais. Durant la période qui précède les premiers accouplements, le mâle se montre volontiers lors de séances de chant. Ensuite, les couples formés, il devient plus compliqué de les localiser, car les chants sont moins fréquents. Ils redeviennent visibles lors du nourrissage des poussins.

Ceci dit, dans quel genre d’habitat est-elle visible ? Par exemple, sur la région de Fontainebleau, je la rencontre près des zones humides, là où poussent d’épais buissons. Mais, si ce même fouillis végétal pousse en plaine arbustive, au bord d’un chemin, il est aussi tout à fait possible de voir cet oiseau. Donc, privilégiez les sous-bois épais en bordure de chemin, les parcs proposant le même décor, les haies, etc.

Régime alimentaire

Pendant la nidification, l’oiseau est insectivore. Sa nourriture est constituée d’insectes volants, de chenilles, d’araignées. Mais Sylvia atricapilla est aussi frugivore à ses heures. En effet, les baies sont appréciées, telles que celles du lierre, du chèvrefeuille et du gui.

Dates de retour de migration

Le retour de migration se fait entre les mois de mars et avril en Seine-et-Marne (Île-de-France). Le départ se situe entre juillet et août.

Reproduction

Comme beaucoup de petits passereaux, la femelle pond entre 3 et 6 œufs avec une moyenne entre 4 et 5. La durée de couvaison est de 12 à 14 jours. L’élevage des poussins se fait sur 2 semaines. Les œufs sont tachetés de brun clair presque beige.

Chant | Cri

Sylvia atricapilla, notre oiseau à calotte noire est un fin chanteur. Son gazouillis est agréable à écouter avec un volume moins puissant qu’un rossignol. Je vous propose d’écouter son chant en forme de douce mélodie.

Hors période de reproduction, ce passereau timide se montre discret. Alors, si vous voyez une fauvette à tête marron ou noir, tentez votre chance et allez écouter ce bel oiseau des bois.

Sédentaire ou migrateur ?

Il convient de faire une distinction entre le mode de vie des oiseaux nordiques et les autres. En effet, tous n’ont pas les mêmes impératifs en terme de survie hivernale. On peut qualifier cette fauvette de migrateur partiel. Par exemple, dans le nord de la France, le passereau gris et noir est migrateur. Au cours de l’été, ces populations du nord quittent le territoire pour l’Europe du Sud (Espagne) ou l’Afrique du Nord.

Mais pour celles plus méridionales et méditerranéennes, l’hivernage se fait sur place. Les fauvettes font alors le tour des mangeoires en compagnie des paridés.

Le saviez-vous ?

L’endurance de ces petits passereaux est remarquable ! De petits émetteurs GPS ont été posés sur le dos de plusieurs dizaines d’oiseaux afin de connaître leur route migratoire. Ils ont été recapturés l’année d’après dans la même vallée autrichienne que la première fois. La lecture des données a révélé d’incroyables performances. Rendez-vous compte, nous avons découvert que ces quelques dizaines de grammes sont capables de traverser les Alpes en une seule traite. Mieux encore, les données montrent que certains individus ont traversé en ligne droite la méditerranée, soit une traversée de plusieurs centaines de kilomètres. Certaines fauvettes vont même jusqu’à traverser le Sahara !

Le documentaire que j’ai suivi sur Arte montrait une information bien plus étrange qui montre que nos connaissances peuvent être bouleversées. L’Angleterre est connue pour avoir un réseau de jardins favorables au monde aviaire. Là-bas, beaucoup de particuliers font du birdwatching (l’observation d’oiseaux). Ils mettent à disposition de la nourriture (graines, fruits et graisse) pour les oiseaux hivernant. Or depuis quelques années, des observateurs ont noté l’hivernage de la fauvette à tête noire. La présence abondante de nourriture semble être une des raisons avancées.

Un jeune scientifique a entrepris d’étudier ce phénomène en posant des balises GPS sur les oiseaux hivernant. Pourquoi ? Si les oiseaux restent en hiver en Angleterre, où nichent-ils ? Restent-ils ou se déplacent-ils sur le continent européen ? La réponse est déconcertante ! Trois oiseaux ont été recapturés et leurs itinéraires migratoires dévoilés. Figurez-vous, que le premier est allé nicher en France, le second à la frontière EST de l’Allemagne et le dernier en Italie. Le plus incroyable est qu’au lieu de prendre la direction du sud comme les autres fauvettes, les 3 oiseaux sont repartis en Grande-Bretagne pour passer l’hiver. La nature est étonnante, n’est-ce pas !