Pic noir (Dryocopus martius) – Le plus grand picidé d’Europe

Des 5 espèces présentes en Île-de-France, le pic noir (Dryocopus martius) est le plus grand de tous les Picidae. Ce grand oiseau noir à la calotte rouge est facilement identifiable tant par son aspect que par ses cris. Sa seule présence est remarquable à plus d’un titre. Ce piciforme cache de nombreux secrets. Aussi grand soit-il, il ne laisse pas facilement approcher ! Alors, pour rendre l’expérience de découverte intéressante, soulevons quelques plumes ensemble.

Description

Il s’agit du plus grand pic européen. Il mesure environ 50 cm du bout du bec à la queue pour un poids de 300 à 350 gr. Son bec est presque blanc avec le bout foncé. Le plumage des adultes est noir et leurs yeux blancs. Ce qui distingue les jeunes sortis du nid est leur pupille bleue. Les pattes grises sont munies de 2 doigts opposés pour faciliter le maintien en position verticale. Les plumes de la queue sont rigides pour lui permettre un appui comme une béquille.

 

 

 

Un dimorphisme sexuel léger existe entre le mâle et la femelle. Cette différence se fait uniquement par la taille de la marque rouge sur leur tête. En effet, alors que la femelle a la nuque rouge, le mâle lui a une calotte de la même couleur. Autrement dit, cette marque distinctive est plus grande chez ce dernier.

Habitat

Le pic noir est un oiseau forestier. On le trouve donc des boisements où se trouvent des arbres sénescents, des souches pourrissantes. Il lui faut des essences d’arbres pour la recherche de nourriture et la reproduction. On l’observe en forêt de Fontainebleau dans les parcelles de hêtres, de résineux ou un mix des deux. Il visite également les chênes, les bouleaux. Sur le massif forestier, il se manifeste souvent là où il y a de vieux arbres et donc du bois mort. Les plantations de régénération ne présentent pas les critères requis pour accomplir son cycle annuel.

Biologie

Quelques particularités illustrent le caractère de ce bel oiseau noir. Notamment, il fait partie de l’avifaune sédentaire. Son vol est droit et rectiligne contrairement aux autres espèces qui ont un vol ondulant. Il se signale de loin par ses émissions vocales que je décrirais plus bas. C’est un moyen sûr d’identifier sa présence !

Régime alimentaire

Ce Picidé est insectivore. Son régime alimentaire est composé en grande partie de fourmis, de larves qu’il attrape avec sa longue langue. Il déloge aussi les larves de coléoptères xylophages sur les souches au sol ou sur les troncs. Ce grand oiseau noir à tête rouge ne dédaigne pas les chenilles et autres petites bestioles invertébrées.

Mode de reproduction

Tout commence à la fin de l’hiver ! Alors que les arbres de la forêt sont encore nus, on entend résonner au loin des tambourinages. Celui du pic noir a une fréquence plus lente que les espèces plus petites. Entre marquage de territoire et signalement, leur activité s’amplifie à mesure que les jours passent. Une fois le couple formé, ils vont entreprendre le creusement du trou qui abritera la nichée.

Cette tâche sera effectuée à bonne hauteur. Le choix de l’emplacement et de la caractéristique de l’arbre a toute son importance. En effet, il faut qu’entre le sol et la loge, il n’y ait pas de branches permettant à un prédateur d’avoir accès au trou. De plus, ils creusent une cavité ovale en hauteur dans un gros arbre. La plupart du temps, les adultes choisissent un hêtre, voire un bouleau. Tout dépend du profil du boisement et de ce qu’il y a de disponible. Les trous sont creusés entre 4 m et 15 m. La profondeur de l’ouvrage est de 30 à 50 cm.

Après l’accouplement, la femelle déposera de 3 à 5 œufs qui seront couvés environ 2 semaines. Le nourrissage des jeunes se poursuivra quelque temps après la sortie du nid le temps qu’ils apprennent à chercher eux-mêmes leur nourriture.

Cri du pic noir

Si vous souhaitez apprendre à identifier la présence de cette espèce, son cri peut vous aider.

Le saviez-vous ?

Une expansion vers l’ouest

Imaginez-vous dans les années 60. Dryocopus martius était absent de toutes les forêts de plaine en France. En effet, on  la trouvait exclusivement dans les régions montagneuses dont elle est issue. Et pour des raisons qui restent encore à discuter, cet oiseau cavernicole a commencé à se déplacer vers l’ouest. C’est ainsi qu’en 1979, on le retrouve en Seine-et-Marne. Son expansion s’est poursuivie dans les décennies suivantes pour aujourd’hui occuper complètement le territoire français.

Une présence indispensable en forêt

Savez-vous en quoi sa présence favorise quantité d’espèces d’oiseaux et de mammifères ? En fait, le rôle écologique du pic noir est essentiel ! Il construit des gîtes pour les petits passereaux comme la mésange, la sittelle, la chouette hulotte, l’écureuil, la chauve-souris, etc. Même les hyménoptères comme les guêpes ou les abeilles sauvages profitent de ce gîte offert par ces oiseaux.

Comment font les pics pour ne pas avoir la migraine ?

Vous êtes-vous déjà demandé comment ils cognent à haute fréquence les troncs sans subir de dommage au crâne. Eh bien, la structure composant le bec, le crâne et certains organes internes absorbent les chocs violents sans dommage pour l’oiseau. Le bec, bien que dur, est flexible. L’espace entre la cavité crânienne et le cerveau est réduit. Certaines parties l’entourant sont élastiques. L’association de tous ces éléments protège son cerveau et lui évite la commotion cérébrale.

Si cette famille vous intéresse, voici les autres espèces ici :

• Pic vert (Picus veridis)
• Pic épeiche (Dendrocopos major)
• Pic mar (Leiopicus medius)
• Pic épeichette (Dryobates minor)

 
Source

• LPO : https://www.lpo-idf.fr/?pg=sp&sp=31