Intelligente et roublarde, la pie bavarde (pica pica) est un corvidé présent dans notre quotidien. Il ne se passe pas une journée sans voir passer cet oiseau bicolore noir et blanc. Elle est tellement familière que chaque famille à sa petite histoire ou son anecdote avec cet oiseau curieux. D’ailleurs, je n’y échappe pas non plus ! Laissez-moi vous contez un portrait sur ce soit disant nuisible.
Description
La pie bavarde est un corvidé de grande taille. Avec ses 50 cm de long (environ) et son plumage noir et blanc, cet oiseau est unique par sa morphologie. Vous noterez les reflets métalliques bleutés et verdâtres des ailes. Elle n’est pas taillée pour le vol rapide. Avec ses ailes larges et sa longue queue de 25 cm, le vol de la pie se veut plutôt rectiligne et lent. Le mâle est un peu plus costaud que la femelle. Le cri de la pie bavarde est le jacassement. On dit qu’elle jacasse. Ainsi, elle peut être bruyante lorsque la famille composée des jeunes de l’année se déplace.
Reproduction
Dès la fin de l’hiver, le couple s’attèle à la construction d’un ou de plusieurs nids volumineux dans le haut des arbres. La nidification se fera que dans un seul nid. Ce nid est plus volumineux et mieux fini que les ébauches réalisées sur les autres constructions. La pie bavarde bâtit son nid avec un enchevêtrement de petites branches ramassées et récupérées directement sur les arbres. Le nid comporte un toit et le fond est garni de plumes, d’herbes de poils. La femelle y dépose 4 à 7 œufs verdâtres qu’elle couvera pendant près de 3 semaines.
Régime alimentaire
Ce corvidé bicolore est partout chez lui. À la campagne comme à la ville, il trouvera sa nourriture grâce à son régime alimentaire omnivore. Il mange aussi bien des fruits, que des insectes, des oisillons, des animaux écrasés, des vers, des rongeurs et des graines.
La pie un animal nuisible ?
Selon le préfet de Seine et Marne, avec l’avis de la commission départementale de la chasse et de la faune sauvage, notre pie commune est un animal nuisible. Les différents motifs avancés se rapportent à l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques. Je doute que notre oiseau est une quelconque responsabilité. L’autre domaine vise à assurer la protection de la flore et de la faune. J’imagine que dans l’esprit des chasseurs, l’oiseau est un pilleur de nid et qu’il nuit gravement à l’état du gibier.
Ainsi cette mascarade administrative a pour but d’offrir au plus grand nombre la possibilité de tuer ce corvidé (ainsi que le geai des chênes, l’étourneau, la corneille noire et le corbeau freux), en toute quiétude.
Tranche de vie avec la pie bavarde
Nous étions en famille dans une location du sud de la France pendant les vacances d’été. Nous mangions au premier étage d’une maison divisée en petit appartement. La porte-fenêtre était ouverte à cause de la chaleur. Nous discutions lorsque la pie bavarde s’est posée sur la rambarde juste en face de l’entrée. Après une courte hésitation et quelques jacassements, elle rentre en sautillant sur le carrelage. Je ne vous dis pas la surprise de voir cet oiseau divaguer à son aise comme si nous n’existions pas !
Le bec ouvert, l’oiseau scrutait la pièce à la recherche de quelque chose. Curieux de voir ce qui allait arriver, nous avons attendu quand le volatile s’est envolé sur l’évier de la cuisine, puis s’est dirigé vers la salle de bain qui était ouverte. Perchée sur le lavabo, la pie cherchait tout simplement à boire, car la température extérieure était assommante.
Comprenant la situation, j’ai ouvert le robinet pour laisser couler un filet d’eau. La pie a bu avec délectation, ponctuant de petits cris chaque gorgée. L’oiseau semblait apprivoisé, c’est le constat que nous avons fait. Est-ce qu’un peu de jambon pouvait l’intéresser ? C’est l’expérience que j’ai tentée en lui tendant mon morceau de viande. Et là, ni une ni deux, la pie bavarde sauta sur mes genoux pour picorer les morceaux mis à sa disposition. À l’époque, nous avions fait une photo que je n’ai pas retrouvée, dommage.
Épilogue
Rassasiée, elle s’est envolée et revint plusieurs jours de suite pour boire et manger. Je commençais à m’attacher à cet oiseau qui nous avait choisis comme famille de substitution. Chaque jour, je guettais son arrivée en scrutant les arbres aux alentours. Mais l’avant dernier jour du départ, ma copine la pie n’est pas revenue ! J’imagine que les personnes qui l’avaient élevé étaient de revenues. Nous étions ravis et tristes de ne plus pouvoir échanger avec ce lutin malicieux. Peut-être, était-ce mieux ainsi…
Pipelette comme une pie
La vie de famille d’un couple de pies se révèle animée et bruyante. On a l’impression qu’elles ont toujours quelque chose à raconter. Enfin, l’expression pipelette comme une pie signifie être bavarde.
Bonsoir Djamal,
Je tenais moi aussi à vous faire partager ma petite histoire avec notre amie la pie. Il y a quelques années, nous habitions une maison en ville, et l’été il nous arrivait de jouer au badminton. Mais un jour au cours d’une partie, le volant s’est vu propulsé sur le toit – inutile de dire qu’il était perdu ! Mais un ou deux ans plus tard, nous avons vu apparaître sur le balcon une pie qui tenait dans son bec le fameux volant. Elle l’avait déposé par terre et regardait vers la fenêtre semblant chercher une nourriture-récompense pour sa bienveillance !
Je garderai ce moment comme une petite pépite que seuls les animaux peuvent nous apporter.
Bonjour Géraldine,
Votre anecdote est fort sympathique et montre que les animaux sont capables de nous surprendre pour peu que nous les observions avec bienveillance !
Merci pour votre témoignage.
Cdlt
Djamal
Bonjour et merci pour se régal.
Pourquoi tant d’expressions négatives à l’égard des animaux et même des végétaux ? J’ai déjà diffusé à ce sujet. La pie ou l’agasse (nom que je connais bien chez les humains) est parfois oubliée parce que très proche de nous.
je reste à l’écoute, vos textes sont comme des chants d’oiseaux.
Bonjour Sabine,
Je suis bien d’accord que certains termes employés sont incorrectes du point de vue naturel !
Par exemple, pourquoi la « mauvaise » herbe ?
Elle fait opposition à l’herbe que l’on souhaite voir en lieu et place !!!
Cela fait bien longtemps, qu’on a perdu de vue l’utilité des fleurs sauvages qui peuvent tout à fait remplacé
les produits issus des jardineries et qui apportent, elles, une saine contribution à la vie des insectes.
Bon, je m’arrête là car je pourrais en parler encore et encore…
Merci pour votre témoignage et vos encouragements.
Cdlt
Djamal
Bonjour,
C’est un réel plaisir de découvrir chacun de vos articles !
Quelle magnifique histoire que celle de la pie (cela ferait un joli conte pour enfants !) …
Cet oiseau est d’une remarquable beauté et malgré les médisances sur la pie qui, comme le pigeon, donnent lieu à des maltraitances, je suis admirative de la pie bavarde, si jolie ! De plus, elle se laisse apprivoiser !…
Les photos sont très belles.
Merci beaucoup Djamal et à la prochaine fois.
F.Dominique
Bonjour.
Merci pour vos articles instructifs, illustrés par de superbes photos.
En ce qui concerne la pie elle est hélas considérée comme nuisible en Seine et Marne et ce n’est pas la seule.
Ces classements sont affligeants et injustifiables.
Bien cordialement.
Annie-Marguerite.
Bonjour Annie-Marguerite,
je suis entièrement d’accord avec mépris de la nature à travers ces classements qui ont pour but de « favoriser le gibier » !
Merci pour votre avis
Cdlt
Djamal