À l’ombre du feuillage, le pipit des arbres (Anthus trivialis) apparaît devant moi. Ce passereau de la famille des Motacillidae a quitté le sol pour m’observer avec inquiétude. Je ne bouge plus car il est méfiant. Il a l’air calme, je crois que c’est le bon moment pour le photographier. Suivez-moi à la rencontre du pipit des arbres…
Description du pipit des arbres
Cet oiseau discret anime pourtant de toute sa vitalité les espaces lumineux des parcelles forestières. Ce passereau chanteur porte un plumage bi-ton, clair devant et foncé derrière. Son plumage ressemble à celui de la grive musicienne, mais notre oiseau est plus petit. Anthus trivialis mesure environ 15 cm de long. Il est fin, élancé avec un bec effilé et pointu. Ses pattes sont roses avec sur chaque pouce un ongle très long, comme un ergot.
Le pipit des arbres est un oiseau migrateur qui s’envole courant septembre vers l’Afrique pour revenir dès le mois d’avril. La migration sur plusieurs semaines au rythme des augmentations de température favorisant la sortie des insectes. Un même plumage est porté par mâle et femelle. Ils se nourrissent d’insectes trouvés au sol ou sur le feuillage.
Particularités d’anthus trivialis
Du printemps au début de l’été, j’ai souvent observé en forêt de Fontainebleau les prouesses des mâles qui répètent une chorégraphie étonnante. Le mâle choisit, pour sa parade, le sommet d’un arbre dénudé pour observer les alentours. Puis, il s’élance en décrivant une trajectoire en forme de V à l’envers. Il monte relativement lentement toutes plumes dehors en chantant à gorge déployée comme le montre la photo ci-dessous. Dans la phase descendante, l’oiseau relève la queue presque perpendiculairement au reste du corps et poursuit son chant. Il répétera ainsi cet exercice un bon moment.
Cette attitude est facilement observable lorsque l’on a repéré son chant. Comment faire pour le détecter ? À vrai dire, à chaque fois je tombe dessus par hasard. Ce qui attire mon attention surtout, ce n’est pas le pipit seul, car la plupart du temps son plumage mimétique le rend indétectable. Non, ce qui me permet de le trouver c’est le bruit qu’il fait en vol. Pour faire simple, il y a 2 grandes espèces capables de cette prouesse de vol et de chant simultané. Il s’agit de l’alouette et du pipit des arbres. Lorsque je distingue l’oiseau en vol et sa silhouette, je peux donner un nom à cette espèce.
Nidification
Cet oiseau migrateur a la particularité de nicher au sol. Dans la futaie, là où poussent les herbes hautes et les buissons, il choisit un emplacement caché pour protéger sa nichée composée de 3 à 5 oisillons. Cet insectivore fera d’inlassables aller et retour pour nourrir ses poussins. Posté sur un poste d’affût, il attendra que le promeneur s’éloigne pour chercher ses proies au sol.
Régime alimentaire
Son bec fin et pointu est adapté à la capture de petits insectes, aux mollusques, aux invertébrés de la forêt. Son alimentation est adaptée à ce milieu boisé qu’il fréquente. D’ailleurs, sur Fontainebleau, il n’est pas rare de le voir en bordure de chemin.
Passereau discret et pourtant…
Quand je croise ce passereau, je prends toujours le temps de m’arrêter pour l’observer. Je me dis qu’il vient de si loin pour se produire sur la plus belle scène du monde, celle de notre vie. Il est pour moi un pur trésor de la nature ! Il ne brille pas par son plumage, mais par l’énergie qu’il déploie pour nous émerveiller.
Si avant son départ vous avez l’occasion de voir cet oiseau des bois, prenez rendez-vous avec lui pour le printemps prochain. Lui, il sera présent en forêt de Fontainebleau pour sa parade nuptiale. Et vous, y serez-vous ?
Texte plein de poésie, de charme, de respect et d’admiration envers cet oiseau étonnant, tout en respectant la description scientifique qu’impose l’article de ce blog : j’adore ! Merci Djamal !
Cordialement.
Brigitte.
Merci Brigitte