Quels oiseaux voir en mars en Île-de-France ? La proximité du printemps est un moment propice aux mouvements migratoires des oiseaux. La météo agitée de cette période rend parfois les sorties ornithologiques hasardeuses. Cependant, certains biotopes sont déjà bien fréquentés par des migrateurs de passage ou des sédentaires en parade. Quelles sont les espèces visibles dès le mois de mars ? Voyons que contient mon carnet d’observation durant ces dernières années.
Les oiseaux sédentaires et migrateurs de mars
Pour beaucoup d’espèces, le printemps qui sur le calendrier intervient durant la troisième semaine de mars est le début des déplacements prénuptiaux. Cela concerne surtout les oiseaux migrateurs partiels comme la fauvette à tête noire qui dans un premier temps retournent sur leur lieu de reproduction. Effectuant parfois quelques centaines de kilomètres pour rejoindre leur territoire. Ils délimitent par le chant leur territoire et recherchent une partenaire pour la nidification.
Les oiseaux sédentaires d’Ile de France (ou dans votre localité) ont déjà commencé à se manifester tôt le matin comme le rouge-gorge. Ils sentent que le moment est venu de signaler leur présence et de marquer leur territoire. Par exemple, la bergeronnette grise commence la préparation de son nid dans la deuxième moitié du mois.
Concernant le dernier groupe, celui concerné par la migration, la route est encore longue pour la plupart d’entre eux puisqu’ils ne seront arrivés à destination qu’entre début avril et mai. Donc plus tard que la période qui nous intéresse ici.
Les écosystèmes à privilégier pour vos recherches
Tous les types de biotopes sont investis durant cette saison. La particularité du mois de mars est qu’il se trouve à cheval entre l’hiver et le printemps. Certaines années sont froides et humides et d’autres plus douces. Dans ces conditions, il n’y a pas de règle précise à observer. Par contre, il y a des milieux où l’on trouve des signes évidents de ce qui est en train de se passer chez la faune ailée.
Par exemple, dans les bois résonne le tambourinement des pics. En forêt de Fontainebleau, nous avons 5 espèces de pics (pic noir, pic vert, pic épeiche, pic mar, pic épeichette) sédentaires. Le pinson des arbres débute ses cris et chants le haut des arbres sans feuilles. Toutes les espèces de mésanges sont en pleine recherche d’une loge ou d’un trou à occuper. Les jardins sont aussi visités, car beaucoup de particuliers disposent de nichoirs à l’intention des petits passereaux. J’en ai installé 2 sur mon terrain, un fermé avec un trou moyen pour les mésanges charbonnières et un autre semi-ouvert pour le rougequeue noir ou le rouge-gorge.
Au bord de l’eau, sur les grands plans d’eau (marais, étangs, lacs), les canards sauvages font des haltes fréquentes et donnent l’occasion aux naturalistes de noter parfois des espèces peu fréquentes en Seine et Marne comme le garrot à œil d’or ou le canard souchet. En fait, repérez les grandes zones humides de votre région, car il y a de fortes chances que ces stations abritent une importante zone de passage d’anatidés et des passereaux des milieux palustres.
Comment repérer les oiseaux de votre région ?
Sans être un birdwatcher, c’est-à-dire un ornithologue averti, il est possible de faire de belles coches durant ce mois. Alors, quels oiseaux voir en mars ? La difficulté vient de notre planning et de nos habitudes. En effet, la plupart du temps, on préfère rester chez soi au lieu de planifier ce genre de sortie nature à cette période. Rien ne vous empêche de commencer ! Munissez-vous d’une carte de la forêt de Fontainebleau (ou d’ailleurs) ou allez sur Google Maps pour localiser les bois, friches, forêt ou plan d’eau de votre localité. Ensuite vient la prospection des sites favorables pour avoir une idée des accès et de la visibilité. En parallèle, faites une recherche sur les sites internet spécialisés sur les oiseaux d’Île-de-France (ou de votre département) pour avoir des informations plus précises.
La présence d’un espace naturel sensible (ENS) est peut-être un début de réponse. Si vous la chance d’habiter près d’une réserve ornithologique, vous apprécierez les observatoires qui permettent de se familiariser avec la faune locale. Dans tous les cas, n’oubliez pas vos jumelles, le petit carnet et votre appareil photo. Même si la région parisienne est loin d’être l’endroit idéal pour les espèces craintives, le hasard vous offre parfois des cadeaux comme ce merle à plastron, oiseau migrateur photographié en 2019.
53 espèces d’oiseaux à voir en mars
La liste ci-dessous représente l’avifaune des milieux humides et forestiers qui est présente au passage printanier ou sédentaire, en Île-de-France. J’ai indiqué la période moyenne d’arrivée pour les migrateurs annuels. Tous les types d’écosystèmes seront à visiter. Plus vous sortirez, plus vous aurez des opportunités de suivre les allées et venues des espèces de votre région.
- Bécassine des marais
- Canard chipeau
- Canard souchet
- Cygne tuberculé
- Grèbe huppé
- Fuligule milouin
- Fuligule morillon
- Garrot à œil d’or
- Mouette rieuse
- Oie bernache du Canada
- Sterne Pierregarin (deuxième quinzaine de mars)
- Vanneau huppé
- Accenteur mouchet
- Alouette lulu
- Bergeronnette des ruisseaux
- Bergeronnette grise
- Bruant jaune
- Bruant zizi
- Chardonneret
- Coucou gris (dernière semaine de mars)
- Corneille noire
- Épervier d’Europe
- Fauvette à tête noire (mi-mars)
- Fauvette pitchou
- Foulque macroule
- Geai des chênes
- Grive musicienne
- Gros bec casse noyaux
- Héron cendré
- Hirondelle de fenêtre (fin mars)
- Hirondelle rustique (mi-mars)
- Merle à plastron
- Merle noir
- Mésange bleue
- Mésange charbonnière
- Mésange huppée
- Mésange à longue queue
- Mésange noire
- Mésange nonnette
- Linotte mélodieuse
- Pic épeiche
- Pic épeichette
- Pic mar
- Pic noir
- Pic vert
- Pigeon colombin
- Pigeon ramier
- Pinson des arbres
- Roitelet triple bandeau
- Rouge-gorge
- Sittelle torchepot
- Troglodyte mignon
- Verdier d’Europe
Je vous ai présenté une liste assez exhaustive d’espèces locales et de passage en Ile de France. Il est possible que certaines années les passages migratoires soient décalés selon les caprices de la météo. À vos jumelles pour visiter les différents spots non loin de chez vous. Carte en main, commencer à étudier les différents sites de présence des oiseaux.
Alors, ouvrez l’œil et n’hésitez pas à sortir pour découvrir quels oiseaux voir au mois de mars !
Bonjour Djamal,
Une bonne liste pour débuter les observations. J’attends avec impatience le retour des martinets noirs…
As-tu eu des petits dans tes nichoirs installés dans ton jardin ? J’aimerais bien en installer… !!! Les nichoirs du commerce ou faits main ?
Merci pour ton article et tes photos.
Très bonne semaine !
Brigitte.
Bonjour Brigitte,
J’ai installé 2 nichoirs acheté dans une jardinerie en bois imputrécible, un pour la mésange charbonnière et l’autre pour le rouge-gorge.
Chaque année, je guette leur utilisation…
À bientôt
Merci pour vos newsletters toujours interessantes.
Cela donne envie de prendre des jumelles et de faire une belle promenade-observation le week-end prochain ! y a t-il un coin de forêt où l’on peut plus facilement observer le gros bec casse noyaux ?
Le gros bec ne nourrit de graines l’hiver et l’agrémente de bourgeons au printemps.
Visez plutôt la forêt de feuillus, les zones à hêtres.
Il n’y a pas de place particulière pour l’observation de ce passereau.
C’est un peu le hasard qui permet l’observation !
Peut-être en mémorisant son chant et ses cris, arriverez-vous à localiser cet oiseau timide.
Bonne chance.
Comme toujours du très bon travail
Merci
Ma mémoire faisant parfois défaut alors que cela m’a toujours beaucoup intéressé, je prends note …
Merci pour cet article que j’apprécie tant !
Avec plaisir !