La Sittelle torchepot (Sitta europaea) est un oiseau unique dans notre avifaune forestière. Pourtant, son nom est méconnu du grand nombre. C’est la raison pour laquelle, nous allons passer en revue ses caractéristiques physiques et les questions qui entourent ce volatile pas comme les autres. Alors, prêt pour la découverte de la Sittelle torchepot ?
Étymologie du nom
L’origine du nom semble avoir un lien avec l’aspect de la Sittelle et à son activité de maçonnerie avec torchepot. Selon le site Corif.net, le nom Sittelle se rapporte au mot grec sitte qui désigne un oiseau comme le pic vert selon Aristote. Pour la deuxième partie du nom, torchepot, on décompose cette partie en torchis et pot. Le torchis est un matériau naturel fait de boue ou terre mélangé à de la paille ou de fibres végétales et à la salive. L’oiseau se sert de son bec pointu pour maçonner l’entrée de la cavité lui servant à la nidification.
En effet, son nid est bien souvent une ancienne loge de pic épeiche, un oiseau plus gros que lui. Le trou d’accès est de fait bien trop large pour la Sittelle Torchepot. Pour éviter les dérangements, les couples entreprennent une activité de maçonnerie. Le bec leur sert d’outil pour réduire l’ouverture. En séchant, le torchis devient dur et offre une bonne solidité.
Description de la sittelle torchepot
Sitta europaea est un oiseau râblé de taille moyenne. Avec ses 14 cm et un bec effilé, il a une attitude de pic lorsqu’on l’observe. Cependant, il est le seul de la famille des Sittidae en France. Son plumage ne laisse aucune équivoque quant à son identification. Avec un cou et un poitrail orange, des joues blanches, un bandeau noir qui part de la base du bec jusque dans le cou et enfin un dessus bleu gris, il porte un costume élégant.
Pas de dimorphisme sexuel, c’est à dire, pas de différences entre le mâle et la femelle au niveau du plumage. Vous noterez que contrairement aux pics, Monsieur et Madame Sittelle ont comme la majorité des passereaux 3 doigts à l’avant et 1 à l’arrière. À la différence des autres passereaux, ce désavantage ne lui pose aucun problème pour se déplacer sur les troncs la tête en bas.
Régime alimentaire
Hors période hivernale, la Sittelle torchepot se nourrit des insectes trouvés dans les arbres. Elles arpentent les troncs, scrutant l’écorce à la recherche d’insectes cachés. Sa nourriture se compose de chenilles, d’insectes volants, tec. Son alimentation change en hiver avec un régime alimentaire granivore. Durant les grands froids, les oiseaux fréquentent volontiers les mangeoires des particuliers. D’ailleurs, durant cette séance photo qui m’a permis de réaliser ces photos, j’avais mis des tournesols dans la mangeoire.
Leur manière de procéder est intéressante à observer. L’oiseau arrive à la mangeoire rapidement, prend une, voir plusieurs graines et s’en retourne pour déguster les graines. Généralement, il coince le fruit entre ses pattes, fend la coque en deux et avale d’un trait la graine. Cette nourriture providentielle assure leur subsistance durant les longs hivers. Son mode de vie est insectivore au printemps et en été et granivore principalement le reste du temps.
Habitat
L’habitat de la Sittelle torchepot s’étend de la forêt de feuillus aux parcs et jardins. Globalement, partout où passe le pic épeiche (ou même le pic mar) passe la sittelle. Mais comme notre ami est discret, il n’est pas facile à observer surtout quand on ne le cherche pas…
Vidéo YouTube
En 2012, j’avais réalisé une vidéo HD de la Sittelle inspectant une branche contenant des graines de tournesol cachées. La scène a été réalisée dans le jardin. Elle montre le spécimen affairé à débusquer sa nourriture. Elle offre également un aperçu de son aspect et de son mode de déplacement, ainsi que son mode vie.
Son chant et son cri
Découvrez le chant et les cris de la Sittelle torchepot pour apprendre à le distinguer lors de vos promenades. Ce n’est pas un maître chanteur, mais il utilise de petites phrases courtes pour se signaler à ses congénères.
Dans les autres langues
Il est intéressant de noter que selon le pays d’origine, le nom de la sittelle reçoit des dénominations différentes, mais toujours liées à son aspect ou à ses activités. Par exemple, chez les Italiens elle s’appelle Picchio muratore se qui signifie Pic briqueteur, étonnant non ! Pour les Espagnols, notre oiseau de la famille des Sittidae est plutôt vu comme le Grimpeur bleu avec le nom Trepador azul. En Allemagne, son nom Kleiber signifie Grimpereau.
Maintenant, quand vous apercevrez ce passereau grimpeur occupé à chercher sa nourriture, vous saurez l’identifier visuellement et à l’oreille. Alors, vous en dites quoi ?
Bonjour, j’aime beaucoup votre site. J’habite à la campagne (au large de Montereau fault Yonne).
Nous avons eu récemment la viste de la sitelle torchepot dans notre jardin car nous mettons régulièrement des graines pour les oiseaux.
Nous avons pu faire de belles photos !
Nous avons également la visite d’écureuils depuis plusieurs années.
Nous mettons des noix et noisettes dans des boites à insectes ou sur le toit du garage, spectacle assuré.
La saison de cueillette des champignons en forêt de Fontainebleau a été fructueuse.
Amicalement.
Je ravi Chantal de voir que vous avez organisé la distribution de nourriture pour aider les oiseaux et les petits mammifères à passer l’hiver.
Merci pour votre témoignage.
Cdlt
Merci, Djamal, je serais encore plus attentive si j’entends la Sitelle Torchepot dans mon jardin, ou dans le Parc, à proximité. Son phrasé typique me permettra de bien l’identifier… même s’il me faudra du temps pour découvrir la zone où il est… Très belle page, intéressante et complète pour permettre une identification certaine !
Merci Brigitte pour vos commentaires complets et vos remarques constructives. Ayez l’œil et les oreilles pour découvrir votre prochaine sittelle torchepot !
Avec plaisir
Djamal
Très bel oiseau. Je pense en voir chaque hiver dans mon jardin mais d’une couleur un peu différente.
Merci pour ce nouvel article, toujours aussi intéressant !
Bonne semaine.
Dominique Ftr
Bonjour. Photos magnifiques et chaque fois articles passionnants et très intéressants.
J’ai également 2 Sitelles dans mon jardin, mais alors que le dessus des vôtres est bleu, celui des miennes est gris – entre clair et foncé – avec un très léger Reflet bleueté, vraiment léger Est ce que c’est les mêmes , c’est à dire Torchepot ou autre ? Merci
Bonjour Monique, Oui ce sont les mêmes mais en plumage hivernal !
Merci pour votre appréciation sur mon travail 🙂