Au printemps retentit le chant du Torcol fourmilier (Jynx torquilla) en lisière de forêt. Cet oiseau mimétique est unique par son aspect. En dehors de cette période, sa discrétion le rend difficile à observer. À plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion d’approcher ce picidé et de le photographier. Justement, voyons qui est ce drôle d’oiseau.
Le retour du Torcol
Alors que les matins sont encore frais, il est des printemps lumineux accueillant ces volatiles singuliers. Aux lisières, on remarque un cri particulier que j’ai longtemps pris pour celui du pic vert ou même d’un faucon crécerelle. Pendant des années, je ne m’en suis pas occupé tant il me paraissait familier.
Et puis, un jour c’est le déclic ! J’ai commencé à faire des recherches sur internet, car j’avais quand même un doute sur l’origine du chant. Bien m’en a pris, car j’ai découvert que ce chant ou ce cri exécuté sur des séquences répétées appartenait à un oiseau que je n’avais jamais vu, le Torcol fourmilier.
Une des particularités de l’espèce est que le mâle et la femelle chantent sur 2 tonalités différentes. Aigu et fréquent chez le mâle et plus grave et plus lent chez la femelle.
Le seul pic migrateur !
Eh oui, juste avant, je vous ai parlé de son retour, car figurez-vous que c’est le seul oiseau migrateur de la famille des Picidae à s’envoler à la fin de l’été. Il quitte notre territoire pour hiverner en Afrique. Certains hivers doux, il peut stationner sur le pourtour méditerranéen. Il revient entre mars et avril en forêt de Fontainebleau.
Comportement et description
Sur les photos ici, on voit le Torcol scruter l’horizon ou chanter. Il s’installe au sommet d’arbustes encore dénudée. L’espace est dégagé et le chant commence. Il est composé de saccades interrompues par des périodes d’écoutes. Il arpentera tout le secteur en déplaçant d’arbre en arbre repéré pour permettre d’être vu et entendu. Tout occupé à la recherche de partenaire et à marquer son territoire, j’ai réussi quelques photos naturalistes montrant cet oiseau migrateur dans son environnement naturel.
Le Torcol fourmilier est de taille moyenne puisqu’il mesure 17 cm, c’est à dire à peu près la taille du Gros Bec casse Noyau. Il est plus petit que le Merle noir et plus grand que le Pinson des arbres. Sa silhouette particulière le distingue des autres membres de la famille. Avec sa tenue de camouflage, il passe facilement inaperçu. Mâle et femelle sont semblables. De plus, ce sont des nidificateurs cavernicoles. Ils ne creusent pas de loges, mais se servent de celles laissées par le pic épeiche principalement.
Nourriture
Comme son nom l’indique, ses principales sources d’alimentation sont les insectes et particulièrement les fourmis. Il se pose volontiers au sol pour fouiner le sol. Il a une langue assez longue enroulée qui lui sert pour attraper les insectes. Sur la vidéo d’Olivier Garnier, ci-dessous, vous découvrirez les larves de fourmis dans le bec du Torcol. D’ailleurs, notez la belle qualité des images proposées.
Je sais que le printemps est encore loin, mais c’est l’occasion de préparer les mois à venir en apprenant à connaitre cet oiseau attachant qu’est le Torcol Fourmilier. N’hésitez pas à me laisser un commentaire ou à partager cet article, si vous l’avez apprécié.
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A été observé dans les Vosges, en plein dans le parc régional !! Drôle d’oiseau !! Ressemble un peu à un serpent ! Magnifique page ! En effet le cri du mâle et de la femelle est différent.
Bonjour,
J’ai vu le dimanche 12 novembre 2017 un groupe de 30 à 40 oiseaux se nourrissant sur un marronnier remarquable de l’arboretum Raymond Sibille à Antony. La forme de la queue et du bec font penser aux torcols. Ils ont quitté l’arbre tous ensemble.
Cordialement
Merci Djamal, ton blog, est vraiment très intéressant, que tu y parles des insectes ou des oiseaux, ou de l’un des nombreux autres sujets sur la Nature autour de Fontainebleau ! Je connaissais le nom torcol, mais ni le cri de cet oiseau, ni ses particularités…
Merci d’être amoureux et respectueux de la Nature , de la décrire aussi bien en images que par des textes agréablement écrits et au descriptif précis… C’est si rare et tellement précieux à mes yeux ! Nous avons le goût commun de l’observation, et partageons la vision photographique même si je n’ai plus d’appareil digne de ce nom… seulement un modeste téléphone portable, forcément très limité… pour tout ce qui est macro… Ma sensibilité particulière puisque personnellement, je suis une contemplative…, me permet d’apprécier tout le talent qui t’habite, à travers les divers résultats de ton travail : du grand art, toujours soigné à la perfection, fidélité dans les descriptions, un travail remarquable de scientifique naturaliste, et en plus pas ennuyeux du tout (comme dans certains guides spécialisés que j’ai pu lire… !) : un vrai régal, continues, j’adore 😉 !
Amitiés.
Brigitte.
C’est toujours un plaisir de découvrir des oiseaux méconnus au travers de vos reportages et si belles photos.
Curieux oiseau que le Torcol.
Merci pour votre article et la vidéo très agréable à regarder. Comme la nature est belle et variée !
Dominique
Bonjour et je vous remercie de nous faire decouvrir et partager les merveilles de la nature . C’est un bonheur de vous lire.
J’apprécie votre commentaire, merci Colette ! 🙂
Bonsoir
oui c’est bien de parler de lui !
Il est bien décrit dans votre publication. J’ai découvert cet oiseau très mimétique à Paris dans le square comme l’une de vos lectrices. Puis au printemps suivant je l’ai vu à la Haute-île. une première pour mon suivi. Plutôt modeste par rapport à votre travail.
Continuez de parler de nos animaux de cette façon ! 🙂
merci
Vous avez eu le plaisir dans ce contexte d’observer le torcol en plein Paris, super moment j’imagine !
Merci pour le partage 🙂
Bonsoir,
Une fois de plus un superbe article ! Un lien youtube pour écouter son chant.
https://www.youtube.com:watch?v=yJUZX4mea_E
Excellente nuit
Merci Thierry 😉
Bravo pour ce sujet d’un oiseau méconnu et je n’ai pas eu la chance de le rencontrer. Bonne idée de compléter par une vidéo .
j’ai toujours beaucoup de plaisir à vous lire
Cordialement
Jean Paul
Merci Jean-Paul et au plaisir d’échanger 🙂
magnifique reportage…
nous avions eu l’occasion d’en photographier un de très près à Paris dans le treizième …au milieu d’un parc public… je l’ai fait au 100 macro …il est resté presque une semaine ..
je l’ai fait aussi au Teich …
Mais votre FILM est top !…
Cordialement
Catherine
Merci Catherine pour votre observation parisienne ! 🙂
ps: le superbe film n’est pas de moi 😉