Ayant le Z9 Nikon depuis peu, j’ai fait quelques tests et je vais vous donner mon avis sous forme de retour d’expérience. Les photographes animaliers qui souhaitent acquérir ce monstre recherchent souvent les avantages et les inconvénients de ce type de matériel photo. La bascule technologique est totale entre le reflex traditionnel à miroir et le boîtier tout numérique. Étant un utilisateur de l’autre siècle, venant de l’argentique, je vous parlerais de mon ressenti boîtier en main, lors de mes premières sorties photo animalières.
Nikon Z9 et Nikkor 500mm PF 5.6 – Association
L’assemblage des 2 parties se fait avec un adaptateur référencé FTZ II qui permet à des objectifs de montures F de fonctionner avec le nouvel appareil. De fait, l’ensemble prend de l’embonpoint. Ma précédente association comprenant le couple D850 et le 500 mm PF a un poids contenu de 1005 gr + 1460 gr, soit 2465 gr (2,46 kg). Ici, pour cette nouvelle configuration les données changent puisqu’on frise les 3 kg (2,96 kg) batterie comprise. Dit comme cela, la différence ne semble pas énorme, mais après une billebaude d’une demi-journée à bout de bras, les 500 gr se rappellent à vous. Ce n’est pas rédhibitoire, mais il faut le savoir.
L’autre point à prendre en compte est la longueur qu’ajoute l’adaptateur FTZ. Mine de rien, pour les personnes de taille moyenne ou moins, cela modifie la prise en main et oblige de tendre un peu plus le bras qui porte. L’apport d’un monopode pour les stations longues, voir d’un trépied sont d’une bonne aide.
Le Z9 et le D850 ont une même résolution de capteur. Je retrouve donc les mêmes avantages et les mêmes inconvénients sur la sensibilité et la montée en ISO. Mais peut-être en parlerais-je une autre fois. Si l’association du 500 mm 5.6 PF et du D850 vous intéresse, je vous propose de lire ce que j’ai écrit dessus.
Z9 en main – Les questions qui arrivent
Je me suis posé plusieurs questions concernant l’autonomie de la batterie. Pour des sorties d’une journée, je voulais pouvoir être sûr de ne pas être à court d’énergie. Alors, voyons quelles choses doivent faire l’objet de notre attention. Par prudence, j’ai souhaité voir comment se débrouille la batterie avec de l’animalier. Je me suis mis à l’affût pendant plusieurs heures et j’ai passé pas mal de temps l’oeil rivé au viseur pour surveiller des oiseaux. Régulièrement, je regardais l’état de charge de la batterie (Li-ion EN‑EL18d). Il faisait 7 ou 8 °C ce jour-là. Dans ce contexte, voici les interrogations qui me sont venues à l’esprit.
- Combien de photos pourrais-prendre ?
- Combien d’heures la batterie va tenir ?
Bien sûr, la réponse à ces questions dépend de sa propre activité photo. Étant donné la grande capacité de la rafale, cela dépend de son choix. Est-ce que la mise au point a été faite sur un collimateur en mode de fonctionnement traditionnel ou est ce un suivi 3D avec détection animal ? Vous le comprendrez, il n’est pas évident de fournir une valeur étalon qui servira pour tous.
De plus, certains objectifs grands angles de la série Z comme le NIKKOR Z 20 mm f/1.8 S n’ont pas de stabilisation intégrée ce qui permet une consommation d’énergie moindre. Donc, sur les quelques essais réalisés, j’en ai conclu qu’en billebaude où je fais des focus réguliers sur les oiseaux, il faut que je sois sûr que la charge de la batterie soit au max à 100% pour ne pas craindre une panne sèche. Pour éviter ce problème, j’ai acheté une batterie de rechange qui reste dans mon sac. Une utilisation intensive ou de manière continue restreindra la durée d’utilisation. Mon conseil, prenez une batterie de rechange ! Sinon, consultez les tests Nikon sur la tenue de la charge batterie en fonction des différents modes photos et vidéos.
Que faire pour ralentir la décharge de la batterie ?
Les menus comprennent un paramétrage de mise en veille qui éteint l’appareil et coupe la visée numérique ainsi que la stabilisation de l’objectif. En estimant à partir de quelle durée d’inutilisation le système se met en veille, vous éviterez de vider la charge trop rapidement.
La prise en main – Des boutons de partout
Les habitués de la marque verront qu’une bonne partie des boutons « classiques » ont conservé leur place. On ne sera pas en terre inconnue ! Mais, il y a une chose frappante lorsqu’on regarde ce boîtier amiral de Nikon, c’est la quantité de boutons devant et derrière. Certains sont doublés et offrent les mêmes affichages. Mais d’autres sont personnalisables. Ils sont prévus pour faciliter les changements de mode selon nos habitudes. Un photographe de paysage n’aura pas les mêmes besoins qu’un photographe animalier et ainsi de suite.
Les boutons personnalisables commencent par Fn1 à Fn4. Trois sont placés devant à droite, au bout des doigts et le Fn4 est à l’arrière. Cette personnalisation peut aller plus loin puisqu’on peut même changer la fonction de boutons de base avec autre chose. Un effort a été réalisé pour que chacun puisse faire ses propres réglages. Ainsi, une fois que vous l’aurez reçu à la maison, il y aura un travail de réflexion pour déterminer la personnalisation à appliquer selon vos usages.
Je pense qu’il faut une courbe d’apprentissage plus ou moins longue pour s’y retrouver avec toutes les possibilités offertes par cette technologie. La documentation du produit est riche et j’en suis loin d’en avoir fait le tour. Avec une pratique régulière, il me faudra plusieurs mois avant de plus hésiter entre telle ou telle mode de détection autofocus.
La carte mémoire
Le Z9 Nikon accepte les cartes mémoires CFexpress (type B) et XQD qui autorisent au moins 250 Mo/s pour la prise de vue haute vitesse. Le coût n’est pas anodin pour fournir suffisamment de place aux photos. Personnellement, j’ai choisi ProGrade Digital de 165 Go (~ 200 €) pour avoir un peu plus que la Sandisk Extreme SD Card Pro de 128 Go (~169,95 €).
Vous pouvez utiliser le logement 1 seul ou les 2 simultanément. Dans ce cas, vous choisirez le mode de fonctionnement que le processeur utilisera pour distribuer les photos. Pour la sauvegarde ou pour le débordement la carte mémoire (dans le logement 2) pourra être soit utilisé pour y déposer les JPEG correspondant au RAW, soit les nouvelles photos quand la carte 1 est pleine. Vous trouverez les rôles attribués aux cartes mémoires sur le guide en ligne.
Le suivi autofocus
Le point fort de cet appareil photo pro est le suivi des sujets. Je fais souvent des photos d’oiseaux en vol. Je ne me débrouillais pas trop mal avec le D850 qui a un suivi en automatique performant. Mais avec le Z9, on passe un cran au-dessus. Lors de mon passage au salon de la photo en octobre 2022, j’ai assisté à la présentation de certains boîtiers de la marque Nikon. Un moment, l’animateur a comparé le Z6 II au Z9 pour ce qui est de la détection des animaux. J’ai été surpris d’entendre que sur les boîtiers Z6 (et peut-être le Z7), la détection des animaux a été prévue uniquement pour les chiens et les chats. Il a précisé qu’il se peut que cette reconnaissance puisse plus ou moins marcher en pleine nature si la forme de la bête est reconnue par l’appareil photo.
Toujours est-il, que la détection d’animaux dans le sens le plus large a été implémentée dans le Z9 avec 493 collimateurs couvrant 90% du capteur. La détection des yeux sur les humains et animaux a été travaillée. Pour l’instant, je l’ai expérimenté sommairement sur un cerf et un peu plus sur les oiseaux. J’ai vraiment hâte de voir ce qu’il donnera en macro ou en proxy sur les papillons en vol. j’en saurais plus au printemps prochain et je vous en parlerais à ce moment. Mais ce qui est sûr, c’est la qualité du suivi du sujet.
Quid de la qualité des photos ?
Si vous me suivez sur Facebook, vous constaterez que la qualité des photos avec un D850 est excellente. Le Z9 n’offrira pas moins avec un avantage en plus ! En effet, la suppression de l’obturateur mécanique profite à la stabilité du boîtier lors des prises de vue. De plus, le capteur BSI CMOS stacked de 45,7 Mpx fait l’objet d’une stabilisation mécanique. Ajoutez à cela la synchro VR du téléobjectif et vous obtenez une valeur approchant les 6 stops. En clair, je vois la possibilité de baisser la vitesse significativement pour avoir une sensibilité plus basse et une meilleure qualité d’image. Cet avantage n’est pas dénué d’intérêt pour ceux, comme moi, qui ont des objectifs peu lumineux même si les logiciels de post-traitement ont fait d’énormes progrès.
Je commence à publier mes premiers clichés sur mon mur. Donc, si vous voulez voir ce que cela donne, allez jeter un oeil. Si vous souhaitez avoir les exifs d’image particulière, posez moi la question. Vous voyez ici des exemples de clichés pris par temps gris et brumeux avec le Z9 et le 500 mm PF F5.6.
Bien sûr, il y aurait beaucoup de choses à dire sur la connectique, la vidéo ou la fonction de décalage de la mise au point pendant les prises de vue. Le sujet étant vaste, je donne mes impressions sur une utilisation basique pour commencer. Pour cela, je vais résumer les points positifs et les points gênants. En clair, qu’est ce qu’on y gagne et qu’est ce qu’on perd en passant au tout numérique.
Avantages – Points positifs
Voici une liste des points forts du Z9. probablement, vous en trouverez d’autres de votre côté.
- Silence des prises de vue (suppression obturateur mécanique)
- Menus visibles dans le viseur (parfait pour les presbytes)
- Possibilité de zoomer dans le viseur (d’agrandir en live ce que vous visez)
- Visualisation de ses photos dans le viseur (si besoin)
- Rafale haute vitesse allant jusqu’à 30 img/s et même jusqu’à 120 im/s sous condition et personnalisable en x2, x3, x4, etc.
- Un suivi autofocus performant
- Volet de protection se fermant lors de la mise en veille ou de mise hors tension pour la protection du capteur
- Possibilité de voir le résultat de l’exposition directement au viseur
- Deux emplacements de cartes mémoires CF Express ou XQD (donc si vous venez du D850, vous pouvez utiliser votre carte mémoire)
- prise en charge des RAW en efficacité élevé dans Photolab 7.0 de DXO (depuis la mi-mars 2023)
Concernant le dernier point, la taille des fichiers devient un enjeu important quand il faut enregistrer les prises de vue et ensuite les stocker sur le disque dur. Alors passer de 55,1 Mo pour un NEF (RAW compressé sans perte) à 33 Mo pour un RAW en efficacité élevée, voir 22 M0 est plus qu’intéressant pour notre porte-feuille. J’ajoute que ces tailles sont pour le format FX (plein format), ce qui veut dire que si vous passez au format DX, les fichiers prendront encore moins de place.
Inconvénients – Points à revoir
Sur cette partie se trouve les points gênants, voir agaçant pour les nouveaux venus.
- Très longue charge de la batterie (4 heures si elle est déchargée)
- Pour de longues sorties prévoir plusieurs batteries
- Impossible de visualiser son sujet avec l’objectif sans sortir le Z9 du mode de veille ou d’économie d’énergie
- Fonctionnement permanent de la stabilisation du téléobjectif lorsque l’appareil n’est pas en veille si monté avec le convertisseur FTZ
Impressions finales
Au bout du compte, quel est mon avis sur le Nikon Z9 ? Pour être vraiment objectif, il me faudra attendre la prochaine saison photo pour expérimenter tous les cas de figure habituels. J’aimerais faire du paysage, de la macro avec et pour cela, il me faut attendre le printemps prochain. Comme je l’ai dit précédemment, quand on monte en gamme et que la technologie change, il faut un temps d’adaptation pour avoir le recul nécessaire.
Pour les batteries Lithium-ion EN-EL18D (10,8 V, 3300 mAh ou 3500 mAh), il y a celles-ci sur Amazon :
- Marque Nikon à 189,99 €
- Dot.Foto à 58,23 €
- PATONA Protect V1 à 139,90 €
Personnellement, j’ai les 3 et pour l’instant, je n’ai pas remarqué des performances moindre pour l’une d’entre elles.
Vous qui le possédez avez ou qui l’avez eu entre les mains, qu’elle est votre ressenti après quelque temps d’utilisation ?
Si vous souhaitez avoir mon avis sur le grand angle Nikkor Z 20mm f/1.8 S avec le Z9, ou sur l’objectif macro Nikkor Z MC 105 mm f/2.8, je vous invite à consulter ces articles.
Pas certain que Nikon y soit pour quoique ce soit si DXO ne prend pas encore tout les modes de compression. Ça n’est au final pas rédhibitoire le mode le moins dégradé est pris en charge…un régal.
Bonjour, comment faites vous pour que la photo que l’on voit dans le viseur soit la même que celle qu’on obtient après déclenchement ? Je m’explique : je pensais que la visée hybride était : ce que je vois dans mon viseur est forcément ce que j’obtiens quand je déclenche. Et bien, il n’en ai pas vrai pour moi quand je pointe mon viseur sur un sujet dans l’ombre : je le vois clair dans le viseur et la photo finale est sombre. Y a-t-il un réglage que je ne fais pas ? Merci pour vos conseils.
Je pense qu’il s’agit du réglage personnalisé d9 qui permet d’appliquer au viseur la correction d’exposition choisie pour la photo.